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Les menaces les plus redoutables pour la Navy et la flotte de l’alliance de l’OTAN en Europe proviennent de la puissante force sous-marine russe et de son nouveau bastion anti-accès / zone d’exclusion (A2 / AD) à Kaliningrad et au-delà. Ces outils font partie d’une stratégie globale de la Russie pour empêcher les États-Unis et l’OTAN d’intervenir en Europe orientale et devraient augmenter les tensions si jamais cela ne dégénère pas en guerre totale.
« Les Russes construisent un certain nombre de sous-marins furtifs hybrides diesel-électrique et les déploient sur ce théâtre », a indiqué le vice-amiral James G. Foggo III, à The National Interest. Il est est en même temps le commandant de la 6e Flotte de l’US Navy, une force opérationnelle inter-armée de la composante maritime du commandement naval de l’Europe et de l’OTAN en soutien des Forces de l’OTAN, ajoute The National Interest. Ces sous-marins sont une composante de la stratégie russe A2/AD . « Les bulles A2 / AD comprennent également des sous-marins furtifs », a déclaré Foggo.
Alarik Fritz, un des analystes principaux du Centre d’analyse naval
qui sert de conseiller à Foggo, a déclaré que les sous-marins russes
sont parmi les menaces les plus dangereuses auxquelles la marine
américaine est confrontée partout sur la Terre. « Leur force sous-marine est le cœur de leur flotte, a déclaré Fitz. C’est une préoccupation pour nous car elle très efficace, c’est un outil très agile de l’armée russe. »
Le Kremlin a investi des sommes énormes dans la modernisation de sa
flotte sous-marine pour défier la marine des États-Unis et de l’OTAN
dans l’Atlantique Nord. Et à bien des égards, la marine russe a rattrapé
les capacités occidentales. Un des projets russe qui a attiré
l’attention de la Marine des États-Unis est un projet de sous-marin de la classe Yasen 885, dont le premier, le Severodvinsk, est déjà en service opérationnel. « C’est un sous-marin très impressionnant, a déclaré Foggo. Si
vous regardez attentivement le design de la marine de la Fédération de
Russie, ils ont mis leurs ressources et leurs efforts de recherche et de
développement principalement dans le domaine sous-marin et dans la
force sous-marine. »
« Le sous-marin Severodvinsk et ses sister ships plus modernes comme le Kazan sont redoutables »
a déclaré Foggo qui a aussi ajouté que la marine américaine conserve
encore un avantage. Mais la Russie va continuer à investir dans la
recherche et le développement des sous-marins et elle continuera à
construire une flotte sous-marine toujours plus efficace. « Je crois que nous, l’Occident, avons encore un avantage asymétrique, a déclaré Foggo. Je
crois qu’ils vont continuer à affiner leurs capacités sous-marines dans
le but d’atteindre la parité avec l’Occident, nous y compris. »
Pour conserver leur avance, les États-Unis doivent repousser les
limites technologiques dans le développement de sous-marins et des
technologies de pointe dans la lutte anti-sous-marine pour empêcher la
Russie de gagner un avantage. « Nous ne pouvons pas permettre que
cela se produise, nous devons donc poursuivre la R&D et nous devons
continuer à rendre nos navires silencieux, efficaces et
technologiquement supérieurs », a déclaré Foggo. Fitz a convenu: « Si nous voulons continuer à les dissuader, nous devons relever ces défis. »
Mais l’US Navy et l’OTAN ne peuvent pas se concentrer uniquement sur
le combat contre les sous-marins ; l’Occident doit adopter une approche
globale pour faire face à la flotte russe renaissante. Cette approche
holistique doit inclure des sous-marins, des navires de surface et des
aéronefs. « Trouver un sous-marin avec un autre sous-marin peut être
difficile comme peut l’être la recherche d’une aiguille dans une botte
de foin, a déclaré Foggo. Vous avez besoin d’autres ressources pour aider, comme des avions de patrouille maritime. »
Foggo a vanté les vertus de l’avion de patrouille Boeing P-8 Poseidon de recherche anti-sous-marins. Le P-8, dont Foggo dit que ses capacités sont inégalées, sera une composante essentielle de la réponse des États-Unis et de l’OTAN à l’activité sous-marine russe. La capacité clé du P-8 est de couvrir de vastes zones et d’identifier l’activité de sous-marins russes afin que les autres acteurs puissent prendre soin de la menace. « Nous devrions avoir des P-8 sur ce théâtre d’ici la fin de l’année, a déclaré Foggo. Je suis monté dans un P-8, il est tout simplement superbe. »
Foggo a vanté les vertus de l’avion de patrouille Boeing P-8 Poseidon de recherche anti-sous-marins. Le P-8, dont Foggo dit que ses capacités sont inégalées, sera une composante essentielle de la réponse des États-Unis et de l’OTAN à l’activité sous-marine russe. La capacité clé du P-8 est de couvrir de vastes zones et d’identifier l’activité de sous-marins russes afin que les autres acteurs puissent prendre soin de la menace. « Nous devrions avoir des P-8 sur ce théâtre d’ici la fin de l’année, a déclaré Foggo. Je suis monté dans un P-8, il est tout simplement superbe. »
La marine de surface aussi a un rôle à jouer dans la chasse aux
sous-marins russes. Bien que les navires de surface aient
traditionnellement été désavantagés dans la lutte contre les
sous-marins, les nouveaux développements technologiques ont changé la
nature de la guerre anti-sous-marine (ASW). Foggo parle de nouveaux
sonars en réseaux remorqués hautement efficaces qui permettent à un
destroyer comme ceux de la classe Arleigh Burke de devenir d’excellents
acteurs de la chasse aux sous-marins. « Nous sommes très chanceux
ici en Europe d’avoir quatre navires multi-missions de la classe Burke
déployées en avant à Rota, en Espagne, qui effectuent une variété de
missions à travers le théâtre européen, dont l’un est dédié à la guerre
anti-sous-marine, a déclaré Foggo. Nous devons continuer à
former et à perfectionner nos compétences ASW afin que nous puissions
être meilleurs que tout adversaire potentiel. »
Mais il n’y a pas que les sous-marins. La Russie a développé des bulles
de capacités anti-accès / zone d’exclusion qui rendent difficile aux
États-Unis et aux forces alliées d’opérer. Ces zones comprennent la
Baltique, où l’enclave russe de Kaliningrad est devenue un bastion
lourdement fortifié, la Crimée en mer Noire, et une autre zone de la
Méditerranée orientale autour des villes syriennes de Tartous et de
Lattaquié.
Alors que la Russie avance son déploiement d’armes défensives avancées sol-air, anti-navire et surface-surface, Fritz a déclaré que Moscou pourrait, et il le fait souvent, utiliser ces forces offensivement : « La capacité de contrôle des airs que les systèmes A2 / AD de Poutine lui donnent pourrait facilement être utilisée pour menacer l’espace aérien de tous les pays baltes, a déclaré Fritz. Cela devient des questions de sécurité pour l’OTAN et la souveraineté sur ces pays. Nous devons donc garder à l’esprit que ce sont des capacités défensives autant qu’offensives. »
Alors que la Russie avance son déploiement d’armes défensives avancées sol-air, anti-navire et surface-surface, Fritz a déclaré que Moscou pourrait, et il le fait souvent, utiliser ces forces offensivement : « La capacité de contrôle des airs que les systèmes A2 / AD de Poutine lui donnent pourrait facilement être utilisée pour menacer l’espace aérien de tous les pays baltes, a déclaré Fritz. Cela devient des questions de sécurité pour l’OTAN et la souveraineté sur ces pays. Nous devons donc garder à l’esprit que ce sont des capacités défensives autant qu’offensives. »
Dans Kaliningrad et en Crimée, par exemple, la Russie a mis en place
des radars côtiers qui pourraient être utilisés pour coupler le système
de batteries de missiles mobiles terrestres anti-navires K-300P Bastion-P
capables de lancer des missiles supersoniques (Mach 2,5) P-800 Oniks à
trajectoire rasante pour atteindre des objectifs jusqu’à 300 kilomètres.
« Une capacité et une stratégie A2/AD est asymétrique, mais ce que je veux dire, c’est que c’est assez simple, a déclaré Foggo. Vous
avez des radars de défense côtière couplés avec des capacités de
frappe. Vous pourriez avoir des missiles de croisière anti-navires bon
marché qui sont disponibles sur le marché des ventes d’armes ou vous
pouvez avoir les systèmes très sophistiqués utilisés par les Russes
comme le système Bastion. »
Alors que des missiles sol-air avancés comme le S-400 défendent l’air
et de puissantes armes anti-navires comme Bastion tentent de garder la
marine des États-Unis et de l’OTAN à distance, les Russes déploient
également des mines sous-marines avancées. En effet, les mines ont coulé
ou endommagé plus de navires de guerre de la marine des États-Unis
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale que tout autre type d’arme. «
En outre, il ne faut pas sous-estimer les mines ou les véhicules
sous-marins sans pilote ou des mines intelligentes, qui sont faciles et
discrètes à poser, pour limiter l’accès à une zone » a déclaré Foggo.
Mais alors que les bulles A2/AD vont être difficiles à contrer, elles
ne sont pas des défis insurmontables, a dit Foggo. La flotte
sous-marine russe n’est pas non plus un Goliath tout-puissant : « L’A2/AD n’a pas une capacité écrasante, nous pouvons nous en occuper, a déclaré Frtiz. Et la force sous-marine russe est aussi quelque chose que nous pouvons gérer. »
En effet, les forces de l’OTAN, opérant sous le commandement de
Foggo, ont récemment pratiqué un exercice de lutte contre une menace
d’A2/AD pendant l’exercice BALTOPS 2016. La première étape consiste à
établir une supériorité aérienne et maritime utilisant des combattants,
des navires et des sous-marins. Alors que Foggo n’a pas parlé des
tactiques ou des techniques que la Marine utiliserait, les porte-avions
et l’aviation navale joueraient un rôle important dans la lutte contre
les bulles A2 / AD russes.
Pour contrer la menace des mines
sous-marines, les flottes de l’OTAN devraient déployer des navires de
contre-mesures contre les mines pour les effacer des mers avant que les
Marines ne débarquent. « De toute évidence, il ne pourra pas y avoir de mines si nous voulons mettre nos Marines à terre, a déclaré Foggo. Cette supériorité aérienne sera également nécessaire par dessus tout. »
Pendant ce temps, la marine des États-Unis et de l’OTAN continuent d’opérer dans les zones défendues par des capacités A2/AD de la Russie, y compris dans les pays baltes, la Syrie et près de la Crimée en mer Noire. « Ce sont tous les domaines dans lesquels nous continuons à travailler, à la fois l’OTAN et les États-Unis, dans le cadre de l’OTAN avec à l’occasion des opérations unilatérales de l’US Navy ou des opérations bilatérales, avec des alliés dans toutes ces eaux, pour exercer notre capacité à permettre la liberté de navigation malgré la menace A2/AD » a déclaré Foggo.
Les deux, Foggo et Fritz, ont pris soin de préciser que l’OTAN et les États-Unis sont en paix avec la Russie. Alors que l’OTAN et les États-Unis ont pour mission de dissuader les forces russes, la situation actuelle ne constitue pas une reprise de la guerre froide et l’Occident ne fait pas face à une menace existentielle de Moscou. « Cela n’est pas la guerre froide, a déclaré Fritz. « Nous avons un intérêt dans l’intégration de la Russie dans l’ordre européen. C’est un équilibre pas une guerre. »
Dave Majumdar est le rédacteur en chef de la défense de nationalinterest.org.
Note du traducteur
On suit avec attention la success story du F-35 et on peut se demander à quel point la Navy est aussi touchée par les mêmes logiques. De mémoire, elle développe une stratégie de navires sans marins dont on peut espérer la même efficacité. Maintenant, à terme, si la situation économique le permet, cette armée sans marins pourrait devenir redoutable entre les mains de quelques insiders qui n'auraient plus à se préoccuper des aléas moraux des militaires. Une autre remarque concerne un fait qui échappe à nos militaires US, c'est que ce sont les armées occidentales qui ont des besoins très coûteux de projections pour des actions agressives. Ce ne sont pas avec des sous-marins que les Russes vont envahir un quelconque territoire. On peut même se prendre à imaginer que cette fois, ce sont les Russes qui ont engagé une courses aux armements avec l'Occident, le ratio des coûts étant ultra favorable à celui qui se contente de se défendre. Et enfin, on retrouve l'argument choc que c'est la Russie qui met en place des capacités de défenses... offensives et menace donc ses voisins...
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