Article original de James Howard Kunstler, publié le 4 Juillet 2016 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Vous pouvez voir où la trajectoire des événements mène. Le pays
sera distrait par les luttes raciales cet été, alors que le système
bancaire mondial implose, entraînant l’arrêt des relations commerciales
et des chaînes d’approvisionnement super-longues dont nous dépendons
pour tous les biens de base, comme le pétrole et les aliments frais. À
moins que ce qui reste du Parti républicain n’agisse de façon
responsable et trouve un moyen de remplacer Trump par un candidat plus capable, la nation aura ce qu’elle mérite : un clown à la maison blanche à l’apogée de ce cap difficile.
Les événements raciaux de ces derniers jours résonnent dans un
brouillard de dissonance cognitive. Que s’est-il vraiment passé lors de
ces deux incidents impliquant Philando Castille à Falcon Heights,
Minnesota, et Alton Sterling à Baton Rouge en Louisiane ? Trop de gens
prétendent savoir exactement pourquoi ces deux hommes ont été abattus
par les flics. Les enregistrements vidéo des incidents sont ambigus.
Dans le cas de Castille, l’enregistrement ne démarre qu’après l’action.
Compte tenu de l’hyper-conscience universelle de l’état d’esprit
actuel dans le pays, je doute que les policiers mettent leurs moyens de
subsistance en jeu pour quelques secondes palpitantes de malice. Ils
savent exactement ce qui se passe après que le pistolet a été dégainé :
suspension, enquête, fin de carrière, éventuelles poursuites civiles,
des avocats et d’autres avocats, l’enfer spécial des avocats et aucun
moyen de gagner sa vie dans l’intervalle. En un mot : la ruine.
Ces deux incidents ont été suivis à Dallas par les tirs d’un certain
Micah Johnson sur douze policiers, dont cinq sont morts. Cet incident
n’a pas été aussi ambigü. Les autorités ont rapidement déterminé ce qui
est arrivé et pourquoi. Il est susceptible de conduire à davantage
d’assassinats et de guet-apens contre la police, parce qu’un mécanisme
social particulier donne aux gens la permission de rejouer des
atrocités, une fois que certaines lignes rouges sont franchies. Nous
l’avons vu lors d’assassinats politiques qui ont commencé dans les
années 1960. Les décapitations djihadistes et autres monstruosités
fonctionnent de manière similaire.
Les possibilités de chaos autour des prochaines conventions des deux
partis (à Philadelphie et à Cleveland) semblent maintenant beaucoup plus
probables qu’il y a encore quelques semaines. Hillary a profité des
luttes raciales de la semaine dernière pour dévier les coups qu’elle a
pris de la part du directeur du FBI, James Comey, avec ses remarques
publiques sur ses problème d’email-gate. Elle s’est glissée dans la peau
d’une entremetteuse, accusant les privilégiés blancs pour les récentes énormités impliquant des armes et la police. Bien sûr, cela ne fera qu’alimenter le récit
des Blancs qui seraient entièrement responsables du dysfonctionnement
des Noirs, une histoire fausse qui va conduire à plus de conflits.
Le spectacle juridique entourant Hillary et le FBI a laissé de
nombreux Américains penseurs, se grattant la tête. L’angle le plus
superficiel était de savoir comment le directeur du FBI, Comey, a pu
laisser Hillary libre, indiquant que ses actions, extrêmement imprudentes, impliquant le serveur de messagerie, ne comportaient aucune intention
d’enfreindre les lois. Le problème est que les lois fédérales relatives
à cette affaire ne nécessitent aucune preuve d’intention ; seules les
actions sont suffisantes pour justifier un renvoi criminel. M. Comey a
patiné sur cette question. Une théorie rigolote en circulation dit qu’il
n’a pas osé changer le cours de l’histoire en permettant à cet
événement de porter Trump au pouvoir. Qui sait ?
Il reste encore beaucoup à voir sur cette question de l’email-gate
d’Hillary, parce que la vraie question n’est pas de savoir si elle a mis
en service un serveur de messagerie privé en enfreignant le règlement,
mais si elle a utilisé ce serveur de messagerie pour farcir le compte
bancaire de la Fondation Clinton avec de l’argent, grâce à son poste de
secrétaire d’État. Vous pouvez être sûr que nous n’avons pas fini
d’entendre parler de cette question, et au-delà il y a les questions
entourant ses gigantesques frais d’allocutions, qui lui ont été payés
par des banques too-Big-Too-Fail, sujet dont elle a résolument refusé de parler publiquement.
Cette dernière question reviendra avec de plus en plus d’intérêt pour
les électeurs cet été et à l’automne, alors que des problèmes dans les
banques européennes provoquent une contagion de faillites bancaires, qui
va tonner autour de la planète et commencer à causer des problèmes
pratiques très graves pour la vie quotidienne dans toutes les soi-disant
économies avancées. Personne dans et autour du pouvoir en Amérique
n’est équipé pour gérer cette calamité épique, surtout pendant que nous
trébuchons et traçons notre chemin vers la course à la guerre.
James Howard Kunstler
Note du traducteur
Kunstler n'a pas encore lu l'interview du Gal Flynn Flynn en mode turbo, longuement commenté sur dedefensa.org, qui donne un autre aspect du personnage, en plus de tailler un costard à Obama et Killary Clinton.
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