Article original de Dmitry Orlov, publié le 12 juillet 2021 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
L’occupation américaine de l’Afghanistan est, heureusement, terminée, et la façon dont elle s’est terminée fait remarquablement miroir à cette initiative qui était complètement malavisé. Les États-Unis se sont retirés au milieu de la nuit, sans avertir leurs alliés et en laissant derrière eux un État fantoche s’effondrant rapidement, qu’ils ont mis en place et soutenu pendant deux décennies, pour un coût de 2 260 milliards de dollars. Pour vous donner un ordre d’idée de ce chiffre, la population de l’Afghanistan est de 38 millions d’habitants ; son revenu annuel par habitant est de 581 dollars. En multipliant les deux ensemble et le tout par 20 ans, on obtient 441,56 milliards de dollars. Ainsi, les dépenses américaines en Afghanistan ont dépassé le PIB du pays par un facteur de cinq !
Et qu’est-ce que cela a donné ? Eh bien, pendant qu’il était sous le contrôle des États-Unis (dans de nombreux cas plus théorique que réel), l’Afghanistan est devenu responsable de 90 % de l’approvisionnement mondial en opium, soit environ 58,5 milliards de dollars par an. Même s’il s’agissait d’un stratagème de corruption visant à utiliser des fonds publics pour s’emparer de l’argent sale de la drogue, l’entreprise afghane s’est avérée pitoyablement inefficace, et c’est probablement la raison pour laquelle le sujet n’est presque jamais abordé. Être dirigé par un gouvernement mafieux n’est peut-être pas particulièrement honteux pour les personnes qui n’ont pas honte, mais être dirigé par un gouvernement mafieux qui ne peut même pas voler correctement est, pour les voleurs, le déshonneur ultime.
Un déshonneur encore plus grand est peut-être de laisser derrière soi des dizaines de personnes que les talibans considèrent comme des collaborateurs américains : des traducteurs et d’autres personnels de service recrutés et employés par les forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan au cours des deux dernières décennies. Une chose honorable à faire serait de les faire venir par avion aux États-Unis et de leur donner un endroit où vivre et une pension. La chose déshonorante à faire est ce que les États-Unis font habituellement dans de telles circonstances : abandonner leurs alliés dès qu’ils deviennent inutiles. Le monde entier regarde et la leçon qu’il en tire est la suivante : les États-Unis sont en recul rapide et chaotique, et il est manifestement dangereux d’être un allié américain ou, pire encore, un collaborateur américain.
Mais des sujets aussi importants sont soigneusement ignorés. Ce dont on parle à la place … rien, le son du silence. Joe Biden nous a récemment laissé entrevoir son vide mental interne en déclarant : « Nous sommes allés [en Afghanistan] pour deux raisons : pour… pour… ». Puis son regard vide s’est figé et il a fini par trouver deux explications opportunes : attraper Oussama Ben Laden (qui se trouvait au Pakistan, un allié des États-Unis à l’époque, profitant de sa retraite tranquille de la CIA à côté d’un collège militaire) et combattre le terrorisme (qui est aujourd’hui un problème plus grave que jamais).
Nous pourrions en conclure que l’échec américain en Afghanistan et le fait d’y rester pendant deux décennies était une erreur épouvantable, et c’est certainement le cas, mais cela n’explique pas pourquoi cette erreur a été commise. Pourquoi les empires, en particulier les empires mourants, sont-ils attirés par l’Afghanistan comme des papillons de nuit par une flamme ? L’étude de cas ci-dessous est tirée de mon livre The Five Stages of Collapse. Elle porte sur les Pachtounes, mais, en simplifiant un peu, les Talibans, qui selon toutes les indications seront bientôt à nouveau en charge de l’ensemble de l’Afghanistan, sont des Pachtounes ethniques (ils ont recruté un grand nombre de Tadjiks ethniques ces derniers temps, mais cela ne change pas leur nature fondamentale).
Au-delà de la satisfaction d’un intérêt pour la politique étrangère américaine, l’histoire de l’Afghanistan, et des Talibans dans ce pays, offre une occasion précieuse de changer d’attitude. Vous n’avez peut-être pas une haute opinion d’eux ; en retour, ce qu’ils pensent de vous, c’est que vous devriez vous taire, partir et rester en dehors de tout cela. Vous pouvez être tenté de leur exposer vos tendres sentiments à l’égard de la liberté, de la démocratie, des droits de l’homme, du progrès social et technologique, de l’environnementalisme, de l’égalité des sexes et des droits reproductifs des femmes. Ils ignoreront simplement tout cela comme un bruit idiot et enfantin.
Il y a de fortes chances pour que votre civilisation entière finisse par tomber en poussière et qu’il n’en reste rien, à part quelques armature rouillées sortant du béton fissuré, et eux seront toujours là, comme avant. Votre défi est d’apprendre à les respecter, en sachant pertinemment qu’ils n’auront jamais, au grand jamais, de respect pour vous.
Étude de cas : Les Pachtounes
Parmi les nombreux espaces non gouvernés du monde, il y en a peu qui soient aussi durables et aussi capables de résister aux assauts incessants des empires que les zones tribales pachtounes, qui chevauchent la frontière poreuse et largement théorique entre l’Afghanistan et le Pakistan, y compris la zone tribale pakistanaise du Waziristan. Pour les envahisseurs, il s’agit d’une forteresse invisible mais imprenable qui a résisté à toutes les tentatives de la part d’autorités gouvernementales centralisées d’imposer leur volonté. Le terme « non gouverné » est, comme d’habitude, mal appliqué ici : les Pachtounes ont un système de gouvernance alternatif dont les règles empêchent l’établissement de toute autorité centralisée. Avec plus de quarante millions de personnes, ils constituent l’un des plus grands groupes ethniques de la planète. Leur capacité à résister aux Britanniques, aux Pakistanais, aux Soviétiques et maintenant aux Américains et à l’OTAN en fait l’une des plus grandes réussites anti-impérialistes de notre planète. Qu’est-ce qui constitue la coquille d’une noix si difficile à casser ? C’est une question intéressante, et c’est pourquoi j’ai décidé d’inclure un exposé sur les Pachtounes, la noix la plus difficile à casser de tout le sac de noix tribal.
Une autre question tout aussi intéressante est de savoir ce qui a poussé une succession d’empires à continuer de faire des tentatives futiles pour la casser, en sacrifiant des vies et des trésors pour la conquête d’un morceau de terre rude, farouchement indépendant, inaccessible et pratiquement sans valeur. Ne serait-il pas beaucoup plus simple de laisser les Pachtounes tranquilles et de continuer à utiliser des fusils contre des Pygmées armés de fruits mûrs ? La compulsion de conquête et d’asservissement n’est en aucun cas nouvelle, et les tribus n’ont cessé de conquérir et d’asservir d’autres tribus depuis la préhistoire, mais avec l’émergence des empires mondiaux, un nouvel élément semble avoir été introduit : l’intolérance totale à une indépendance totale. Chaque secteur de la planète, aussi petit soit-il, doit être attribuée à un État internationalement reconnu qui est lié à d’autres États par des traités et des relations juridiques étatiques. L’ordre politique mondial ne peut plus tolérer une seule tache blanche sur la carte politique. Son impératif semble être de forcer chaque groupe humain à s’asseoir à la table des négociations, où les plus puissants (du moins le pensent-ils) ont toujours le dessus, et à signer des documents juridiquement contraignants. L’existence d’un tel point blanc constitue une menace existentielle pour l’ensemble du système, c’est pourquoi les efforts déployés pour l’éliminer sont souvent disproportionnés par rapport à sa valeur ou à sa menace. Comme des extraterrestres, les grands empires arrivent en piqué et disent : « Emmenez-moi à votre chef ! ». Et s’il n’y a pas de chef, et que le seul élément de politique étrangère que cette tribu particulière ait jamais développé est exhaustivement décrit par les mots « partez et laissez-nous tranquilles », alors un malentendu en résulte inévitablement et les choses finissent mal pour les deux parties. Nommer un larbin local pour signer des documents juridiquement contraignants au nom d’un territoire non gouverné qui est censé se comporter comme un État-nation ne fonctionne pas.
Il semblerait que l’État ne puisse pas imposer son autorité sur une région si le système de gouvernance local sous-jacent n’est pas hiérarchique, s’auto-renforce de lui-même et est décentralisé, et s’il a une forte tradition d’unité dans le seul but de se liguer contre les menaces extérieures et une tradition tout aussi forte de tentative de vengeance de toutes les morts injustifiées (comme un membre de la famille tué par un drone américain Predator). C’est le cas des Pachtounes. Leur code de conduite ancien et éternel est le Pashtunwali, ou « la voie pachtoune ». La raison de suivre le Pashtunwali est d’être un bon Pashtoune. En retour, ce que fait un bon Pachtoune est de suivre le Pashtunwali. Ce principe s’auto-renforce car tout Pachtoune qui ne suit pas le Pashtunwali est incapable de s’assurer la coopération des autres Pachtounes et a une espérance de vie très faible, car l’ostracisme équivaut généralement à une condamnation à mort. Chez les Pachtounes, le droit à la vie n’existe pas ; il n’y a que la raison qui le pousse à ne pas tuer quelqu’un sur-le-champ. Si cela vous semble inutilement dur, à quoi vous attendiez-vous ? Un voyage à Disneyland ? Il va sans dire que les Pachtounes ne peuvent pas être séduits par des offres de progrès social et de développement économique, car ce n’est pas le but du Pashtunwali. Le but du Pashtunwali est de perpétuer le Pashtunwali, et il est apparemment très, très bon à cela.
La société pachtoune est classée comme segmentaire, un sous-type d’acéphale (sans chef). Les principales figures d’autorité sont les anciens (maliks) qui servent un chef de tribu local (khan), mais leur position de leader reste à tout moment subordonnée à la priorité accordée aux intérêts de la tribu. Toutes les décisions sont prises par consensus, ce qui limite considérablement le champ d’action unitaire. Toutefois, lorsqu’ils sont confrontés à une menace extérieure, les Pachtounes sont capables de nommer un dictateur et de le servir avec une obéissance absolue jusqu’à ce que la menace soit éteinte.
Le pachtounwali définit les concepts clés suivants : l’honneur (nang) exige une action, quelles qu’en soient les conséquences, dès que le pachtounwali est violé. Il est permis de mentir et de tuer pour protéger son nang. La vengeance (badal) exige « œil pour œil » en cas de blessure ou de dommage, mais permet aussi le paiement d’une compensation pour éviter l’effusion de sang. L’incarcération est considérée comme inacceptable et injuste en toutes circonstances. Elle est considérée comme une ingérence dans la justice, car elle complique le processus de vengeance et empêche le paiement d’une compensation. C’est pourquoi l’Afghanistan a été le théâtre d’évasions spectaculaires de prisons, où des centaines de détenus sont libérés en une seule attaque de type militaire ; l’objectif des assaillants n’est pas seulement de libérer les prisonniers, mais aussi de les tuer plus tard ou de leur demander réparation. La loi de l’hospitalité (nanawatai) exige que tout Pachtoune accueille et donne asile à quiconque le demande. Dans le cadre du nang, l’invité doit être maintenu en parfaite sécurité et à l’abri de tout danger pendant qu’il est invité. Une fois qu’il a franchi le seuil et qu’il n’est plus un invité, il peut être abattu à loisir si une telle action s’avère nécessaire. Les lois interdisant d’héberger des fugitifs, de servir de complice après le fait, d’entraver les enquêtes officielles, etc. sont dénuées de sens et toute tentative de les faire appliquer entraîne automatiquement le badal.
L’organe de gouvernement local pachtoune est la jirga, qui n’est convoquée que pour des occasions spéciales. Elle tire ses racines de la démocratie athénienne, bien que certains spécialistes soutiennent qu’elle lui est antérieure. Les participants se disposent en cercle et chacun a le droit de s’exprimer. Personne ne préside, conformément au principe selon lequel personne n’est supérieur aux yeux du pachtounwali. La décision est basée sur un consensus majoritaire. Ceux qui défient la décision de la jirga s’exposent à un incendie criminel et à un meurtre officiellement sanctionnés. Il est significatif que la jirga ne permette pas la représentation : il s’agit d’une démocratie directe plutôt que représentative. Il est également crucial que la jirga se réserve le droit d’abroger tout accord précédemment conclu, ce qui rend impossible toute relation légale fondée sur un traité entre l’État et les Pachtounes . Enfin, seuls ceux qui suivent le Pashtunwali peuvent participer à une jirga ; tous les étrangers sont automatiquement exclus.
Cela devrait vous donner une idée de la raison pour laquelle le Pashtunwali représente un problème insoluble pour tout empire qui veut dominer les Pachtounes. Jetons maintenant un bref coup d’œil à l’histoire longue et embrouillée de ces tentatives.
Les empires s’y cassent les dents
Le premier empire moderne à avoir eu maille à partir avec les Pachtounes est l’empire britannique, qui a tenté avec optimisme de leur imposer le code pénal indien. Lorsque les Pachtounes ont refusé de reconnaître ce code comme juste, il en a résulté un carnage considérable. Les Britanniques ont abandonné alors toute tentative d’imposer un système de justice et ont recouru plutôt à des moyens administratifs : leur politique de frontières fermées vise à séparer les tribus des plaines de celles des collines. Cette politique n’a pas réussi à arrêter le carnage et a été abandonnée après trente ans. Finalement, les Britanniques ont été contraints de recourir à des accommodements en reconnaissant le droit tribal pachtoune. Puis ils se sont vidés de leur sang et sont partis dans une précipitation inconvenante, laissant les Pachtounes aux Pakistanais, qui pratiquaient eux aussi des accommodements. Le mouvement taliban, qui est majoritairement dirigé par des Pachtounes, a été reconnu par le Pakistan. Le Pakistan s’est contenté de permettre l’autonomie des Pachtounes jusqu’au 11 septembre 2001. Depuis lors, il a été contraint de faire au moins semblant d’imposer son autorité aux Pachtounes, afin de donner l’impression de coopérer avec ses alliés américains, bien qu’il ne reste plus grand-chose de cette coopération aujourd’hui.
Les Soviétiques ont débarqué en Afghanistan dans un effort malavisé pour défendre le socialisme contre les tendances régressives contre-révolutionnaires, conformément à la doctrine Brejnev. Ils ont tenté en vain d’éradiquer les identités ethniques et religieuses par une stratégie de répression et ont réussi, pendant un certain temps, à consolider le contrôle des zones urbaines tandis que la résistance, principalement pachtoune, prenait pied dans les collines entourant Kaboul, la capitale . Ils ont également bombardé sans relâche la frontière afghano-pakistanaise pour créer un no man’s land. Ce faisant, ils ont échoué dans les grandes largeurs, créant une crise de réfugiés de très grande ampleur et assurant ainsi à leurs ennemis un large soutien international. Une fois que, grâce aux efforts de la CIA (qui travaillait en étroite collaboration avec Oussama Ben Laden), les Pachtounes ont acquis des missiles anti-aériens Stinger, les Soviétiques ont progressivement perdu la capacité de poursuivre la campagne aérienne.
Les efforts déployés par les Soviétiques pour gagner le cœur et l’esprit des Pachtounes ont également été un échec spectaculaire. Le pachtounwali exigeait une vengeance pour les actions militaires des Soviétiques, même de la part des Pachtounes les plus ambivalents. Les quelques anciens que les Soviétiques ont réussi à coopter par l’intimidation ou la corruption ont rapidement perdu le soutien de leurs partisans. Les Soviétiques se sont retirés en 1988, n’ayant fait aucun progrès et ayant perdu la volonté politique de réussir. Ce fut un conflit coûteux, sans aucun bénéfice.
Les Américains (et quelques troupes de l’OTAN) sont actuellement en train de répéter l’expérience soviétique, avec des résultats très similaires. Voici un joli petit fait pour illustrer ce point : le 18 mars 2012, Hamid Karzai, le président de l’Afghanistan imposé par les Américains et un Pachtoune de souche (mais un apostat évident du Pachtounwali) dénonçait les Américains comme étant des » démons « engagés dans des » actes sataniques. « Les Américains ont rapidement réagi… en ne disant rien et en faisant encore moins. Puis ils ont fait appel à des médias aux ordres bien pensants qui ont déclaré que l’Afghanistan était encore, potentiellement, « une bonne guerre ». Ainsi, le résultat de l’invasion américaine de l’Afghanistan était prévisible : les Américains font comme si rien ne s’était passé. Lorsqu’ils seront forcés d’en discuter, ils resteront dans l’illusion. Mais surtout, elle ne fait pas la une des journaux, et les Américains ne savent plus, ou ne se soucient plus, de ce qui se passe là-bas. Au départ, les États-Unis sont entrés en Afghanistan avec l’illusion qu’ils y trouveraient Oussama Ben Laden (alors que, si l’on en croit les informations, Oussama était au Pakistan, vivant tranquillement à côté d’une école militaire). Si les avions de ligne recommencent à s’écraser sur des gratte-ciel, il y a de fortes chances pour qu’une autre tribu soit « bombardée pour la renvoyer à l’âge de pierre ».
Une approche qui fonctionne
Il est difficile, mais pas impossible, d’engager un dialogue constructif avec les Pachtounes : en des temps meilleurs, les Pakistanais ont été les plus proches de le faire. Ils ont offert gratuitement les quelques cadeaux importants que les Pachtounes étaient prêts à accepter et à apprécier. Ils ont offert aux Pachtounes un sentiment de participation en leur donnant une large audience et une voix. Ils ont fourni un horizon temporel illimité pour engager les Pachtounes en tant que voisins permanents, en construisant des liens traditionnels et des relations à long terme. Ces activités reposaient sur la conviction que les tentatives d’imposer l’ordre sans autorité légitime sont vouées à l’échec et sur la prise de conscience qu’avec les Pachtounes, une telle autorité légitime doit nécessairement venir de l’intérieur et rester autonome et décentralisée.
Le succès de ces accommodements s’explique en partie par le fait que le Pakistan est un État faible aux ressources limitées. Mais tant qu’il y aura de puissants empires militaires sur la planète (plus pour très longtemps, espérons-le), nous devrons nous attendre à ce que l’un d’entre eux vienne périodiquement et, comme ceux qui l’ont précédé, se casse les dents sur le Pashtunwali. On pourrait penser qu’ils apprendront de leurs erreurs respectives, mais voici une règle simple à retenir : l’intelligence d’un groupe de personnes hiérarchiquement organisé est inversement proportionnelle à sa taille, et les grands empires militaires sont si grands, et par conséquent si stupides, qu’ils n’apprennent jamais, jamais rien.
Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.
Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.
Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.
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