Article original de Brandon Smith, publié le 16 aout 2017 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Bien que beaucoup de gens dans mon profil (analyse économique et géopolitique alternative) aient tendance à être accusés d’« oiseaux de malheur », je dois dire personnellement que je ne suis pas un grand croyant dans cette « fin du monde ». Du moins pas de la manière dont l’accusation l’insinue. Je ne crois pas à l’apocalypse, à l’Armageddon ou à la fin du monde, et je ne crois même pas, d’après les preuves, qu’un conflit nucléaire mondial nous menace. En fait, cela m’ennuie que beaucoup de gens semblent si désespérés à imaginer ces conclusions chaque fois qu’un événement de crise prend forme.
Je pense que le concept d’« apocalypse » est plutôt un signe de paresse – à moins que nous ne parlions d’un scénario de film fantastique, comme un météore de la taille du Kentucky ou de la pomme d’Adam de Michelle Obama [allusion à des rumeurs sur la sexualité de Michelle Obama, NdT] qui se dirige vers la Terre. La civilisation humaine est plus susceptible de changer face à une crise plutôt que de complètement disparaître.
Je crois dans les changements massifs des sociétés et des dynamiques politiques. Je crois à la chute des nations et des empires. Je crois en cela parce que je l’ai vu régulièrement dans l’Histoire. Ce que je vois d’évident, c’est que beaucoup de ces changements sont fabriqués par les élites de l’establishment au sein du gouvernement et du monde de la finance. Ce que je vois, c’est la preuve d’une psychopathie organisée et d’un programme de centralisation totale du pouvoir. Quand je me heurte à la potentialité de catastrophe économique ou de guerre, je me demande toujours «quel est le récit qui est vendu au public, de quelle vérité sommes nous distraits et à qui profite VRAIMENT la calamité».
Le dicton « toutes les guerres sont des guerres bancaires » n’est pas une généralisation incorrecte – c’est un pari sûr.
Tout d’abord, clarifions les idées fausses concernant les attitudes du public face à la situation nord-coréenne. Selon les « sondages » (je rappellerai aux lecteurs ma grande méfiance envers les sondages), la majorité des Américains appuierait actuellement le déploiement de troupes américaines en Corée du Nord, mais seulement à condition que la Corée du Nord attaque en premier.
Je veux que vous vous souveniez de cette exception – la Corée du Nord doit attaquer en premier. Ce sera important pour plus tard dans cette analyse.
Malgré une large hypothèse selon laquelle les médias traditionnels battent les tambours de guerre sur cette question, je trouve que dans la plupart des cas, c’est le contraire. Les médias traditionnels ont plutôt minimisé cette rhétorique enflammée actuelle des deux côtés du Pacifique pour quelle ne soit pas autre chose que des fanfaronnades finissant par un gémissement plutôt que par des explosions de bombes. C’est l’une des raisons pour lesquelles je pense que la guerre est imminente. Les médias sont un indicateur contrarien notoire. Tout ce qu’ils prédisent est généralement le contraire de ce qui se réalise (il suffit de regarder le Brexit et l’élection de Donald Trump, pour commencer). Une autre généralisation qui est un pari sûr est que les médias traditionnels mentent généralement, ou à tout le moins qu’ils sonnent souvent faux.
Cela dit, si nous voulons croire aux derniers sondages, malheureusement, une chose est claire : les Américains, des deux côtés du spectre politique, sont de plus en plus galvanisés pour soutenir un conflit potentiel avec la Corée du Nord. Pour l’establishment, la guerre est un pari gagnant, du moins pour l’instant.
Bien sûr, je suis conscient que nous avons entendu tout cela auparavant. En 2013, les tensions étaient relativement élevées avec la Corée du Nord comme elles le sont aujourd’hui. La Corée du Nord avait également menacé les États-Unis d’une attaque nucléaire préventive à l’époque, et à la fin, tout s’est dégonflé. Toutefois, en plus d’un soutien public plus large que jamais en ce qui concerne le déploiement de troupes en Corée du Nord, il y a autre chose de très différent par rapport à 2013. Il s’agit principalement de la position de la Chine sur la question du changement de régime.
Dans le passé, la Chine a été cohérente dans son soutien aux sanctions de l’ONU contre le programme nucléaire de la Corée du Nord tout en restant immobile sur la guerre et le changement de régime dans la région. En 2013, il était clair que la Chine était hostile à la notion d’invasion américaine.
En 2017, cependant, quelque chose a changé. Les liens étroits de la Chine avec le système bancaire mondial, ses déclarations ouvertes sur son affection pour le FMI et son introduction récente en tant que pays vedette du système de droits de tirage spéciaux du FMI montrent clairement qu’elle travaille pour l’agenda globaliste et non contre celui-ci. Ce n’est pas nécessairement une information nouvelle qui était cachée. La Chine a appelé à des institutions globalistes depuis des décennies. Aujourd’hui cependant, la relation est affichée beaucoup plus publiquement.
En 2015, c’est la Chine, et non les États-Unis, qui a réveillé le sujet du programme nucléaire de la Corée du Nord, indiquant que Pyongyang pourrait avoir une technologie bien au-delà des estimations américaines. C’est cet avertissement qui a déclenché la lente accumulation de peur d’aujourd’hui sur un ensemble de missiles balistiques vraiment intercontinentaux entre les mains de la Corée du Nord. Il me semble évident que la Chine joue le rôle de l’amie de la Corée du Nord tant que cela sert les intérêts de l’agenda globaliste, puis que la Chine tourne le dos à la Corée du Nord lorsque le récit appelle à un changement dans le script. C’est la Chine qui ouvre et ferme la porte à la guerre avec la Corée du Nord ; une Chine qui coopère beaucoup avec le FMI et pousse vers la globalisation totale.
En 2013, la Chine a présenté le récit d’une forte opposition à l’invasion américaine. En 2017, la Chine a laissé la porte ouverte.
Les médias alternatifs et les principaux médias se sont accrochés aux récentes déclarations faites par Pékin selon lesquelles la Chine « ne permettrait pas un changement de régime en Corée du Nord ». Ce que beaucoup d’entre eux ont oublié de mentionner ou enterré dans leurs propres articles, cependant, c’est le reste de la déclaration de la Chine. La Chine a également affirmé qu’elle allait RESTER NEUTRE si la Corée du Nord attaquait en premier. Je ne trouve aucun cas antérieur dans le passé que la Chine ait fait une telle déclaration ; une déclaration qui correspond à une sorte d’autorisation.
Le public américain et le gouvernement chinois ont donné un blanc-seing à un changement de régime en Corée du Nord, en cas d’attaque contre les intérêts et les alliés des États-Unis ou contre le sol américain. Donc je vous demande, qu’est-ce qui est le plus susceptible d’arriver ici ?
Une grande partie du monde et, plus important encore, les États-Unis sont sur le point de vivre une nouvelle phase de déclin économique sévère selon toutes les tendances fondamentales des données. Les États-Unis devraient entamer un autre débat sur le problème du plafond de la dette et beaucoup du camp conservateur demandent que Trump et les Républicains ne refinancent pas l’État cette fois-ci. Et comme je l’ai mentionné dans mon article Les tensions géopolitiques sont conçues pour distraire le public du déclin économique, un conflit nord-coréen serait la meilleure distraction possible.
Comment l’establishment rationalise-t-il une augmentation contestée du plafond de la dette tout en détournant sa culpabilité au sujet du déclin continu des données financières américaines et mondiales ? La guerre ! Pas nécessairement une « guerre mondiale » telle que beaucoup sont prompts à l’imaginer, mais une guerre régionale; une guerre de bourbier qui mettra le clou final au cercueil de la dette des États-Unis et agira comme le bouc émissaire parfait pour l’implosion inévitable de la bulle actuelle des marchés boursiers. Les banques internationales ont beaucoup à gagner et peu à perdre dans un scénario de guerre avec la Corée du Nord.
Je prédis qu’il y aura une attaque et c’est la Corée du Nord qui en recevra le blâme. Soit la Corée du Nord sera poussée à une réaction violente, soit une action sous faux drapeau sera conçue et rattachée à Pyongyang. Rappelez-vous, pour la première fois, la Chine a reculé sur son opposition à l’invasion de la Corée du Nord sauf si la Corée du Nord « attaque de manière préventive ». Pourquoi ? Pourquoi n’ont-ils pas fait cette exception en 2013 ? Parce que maintenant, les banques internationales veulent une distraction et la Chine leur donne l’ouverture dont elles ont besoin.
Cette guerre va-t-elle aboutir à une conflagration nucléaire mondiale ? Non. L’establishment a passé des décennies et dépensé des milliers de milliards à construire des réseaux de contrôle biométriques et mettre en scène le nouveau cadre monétaire mondial dans le cadre du système des DTS. Ils ne vont pas vaporiser tout cela en un instant par un échange nucléaire. Ce qu’ils feront, cependant, c’est lancer des guerres régionales et aussi des guerres économiques. Ceux qui s’attendent à une apocalypse genre Hollywood vont trouver quelque chose de différent, mais à mon avis bien pire : un déclin régulier mais plus lent dans la ruine économique et la centralisation globale.
Finalement, la Chine et les États-Unis lanceront des hostilités, mais ces hostilités pencheront davantage vers la finance que vers une guerre chaude. La cabale de l’establishment fonctionne par étapes, pas par des événements ponctuels. Une autre guerre de Corée serait un désastre pour l’Amérique tout simplement, mais pas dans le sens auquel beaucoup pensent.
Y aura-t-il un événement nucléaire ? Oui. Si la guerre a lieu en Corée du Nord, il est probable qu’ils utiliseront un dispositif nucléaire quelque part en représailles. Nous pouvons même voir un événement nucléaire comme un catalyseur de false flag pour commencer la guerre. Ce ne sera pas une menace globale, mais un champignon nucléaire sur une ville ou un avant-poste américain suffirait à effrayer la plupart des gens. C’est tout ce qui sera nécessaire.
Est-ce que cela signifie « fin du monde » pour le peuple américain ? Cela dépend de la façon dont nous réagissons. Continuerons-nous à tenir l’establishment bancaire responsable de tout leur sabotage avant une guerre de haut intensité dans le Pacifique ? Ou allons-nous être pris dans la marée de la fièvre de la guerre ? Allons-nous questionner la source des attaques futures sur les États-Unis, ou allons-nous immédiatement sauter sur n’importe qui désigné par les médias ou le gouvernement ? Notre réponse sera vraiment le facteur déterminant le plus important pour savoir si oui ou non l’idéal américain de la liberté est toujours debout ou s’il disparait. Cette fois, je ne vois pas de fanfaronnade, mais un brouillard noir commun aux moments précédant les conflits. Cette fois, je crois que nous sommes en fait confrontés à la guerre, mais la guerre est toujours un moyen pour une fin. La guerre est un outil de l’establishment pour de l’ingénierie sociale à grande échelle.
Brandon Smith
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