Article original de Brandon Smith, publié le 9 août 2017 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Si vous voulez souligner les nombreux échecs du socialisme idéologique et économique, il vous suffit de nommer une nation socialiste et vous êtes sûr d’y découvrir un nombre illimité d’exemples. En fait, de nombreux pays où le socialisme n’est pas total mais où il a fait des percées considérables, souffrent souvent d’un déclin sévère – les États-Unis étant l’un d’entre eux. Tout ce que le socialisme touche, il le détruit, parce que l’interdépendance forcée ne fonctionne pas. C’est un mauvais concept sans réussite à grande échelle (ce qui inclut la Chine, qui souffre d’une pauvreté considérable et d’un gouvernement totalitaire bien que ce soit l’économie du gaspillage la plus réussie parmi une foule d’autres économies du même genre). Pourtant, les partisans du socialisme continuent à essayer encore et encore en affirmant que « cette fois c’est différent ».
Les dernières années, les socialistes ont eu recours à un jeu de blâme classique afin de maintenir l’illusion. Vous voyez, lorsque vous amenez des nations au bout du cycle socialiste au bord de l’extinction, des nations comme le Venezuela, tout ce que vous allez entendre est l’argument selon lequel « les diaboliques capitalistes occidentaux ont saboté l’expérience ».
C’est un voyage fascinant dans la dissonance cognitive. Parce que, pour croire ce non-sens, il faut d’abord ignorer la froide réalité que les politiciens et la politique socialiste ont imprégné tous les aspects de la plupart des pays occidentaux au point qu’ils ne peuvent plus être appelés sociétés de marché libre. Le fait est que, SI le sabotage du Venezuela peut être prouvé comme la cause de ses problèmes économiques plutôt que les pièges inhérents au socialisme, on ne parlerait là que d’un groupe de nations socialistes sabotant une autre nation socialiste. Le « capitalisme » ne joue aucun rôle dans ce désordre.
En fait, ce sont des banques internationales comme Goldman Sachs qui continuent de financer des projets socialistes défaillants comme celui du Venezuela grâce à des investissements obligataires. En tout cas, les banques ont artificiellement gardé le gouvernement à flot alors qu’il aurait du être autorisé à échouer afin qu’il puisse être remplacé.
Le Venezuela est peut-être le plus simple des exemples modernes d’effondrement socialiste, et peut-être est-il facile de tirer à vue sur le Venezuela en abordant ces questions, mais considérez un moment que le pays est important précisément parce qu’il s’agit d’une mise en garde. Le Venezuela, en cas de désastre, se trouve au bout d’un chemin en pente que TOUS les autres pays socialistes empruntent. Le Venezuela c’est l’avenir, et l’avenir est sombre.
Voici le problème : les êtres humains ont besoin de structures pour fonctionner en groupe, c’est vrai. Mais, les êtres humains ont également besoin de participer à une structure de manière volontaire, sinon ils ne sont pas susceptibles d’y trouver un sens ou le bonheur. Sans les personnes productives et inventives s’efforçant d’améliorer une structure, la structure finira par stagner ou imploser. Sans les individus pour le soutenir, le système n’est rien ; il n’existe pas.
Les socialistes ont tendance à souffrir d’un grave blocage mental en envisageant l’idée de « volontarisme ». Ils ne semblent tout simplement pas la saisir. Je crois que cela découle d’une hypothèse de base – l’hypothèse selon laquelle les autres personnes doivent être obligées de faire des choses « nécessaires », sinon elles ne les feront pas. Ainsi, par exemple, les socialistes et les champions du grand gouvernement soutiendront systématiquement que l’infrastructure comme les routes et les pompiers, la police et les écoles ne pourraient pas exister sans imposition. La taxation étant le vol de l’argent d’autres personnes pour payer des services qui sont censés être vitaux pour tous. Cependant, tous ces services et plus peuvent et ont été construits et maintenus dans le passé grâce à des marchés libres ainsi qu’à des efforts volontaires. La force et la taxation n’étaient pas requises à l’époque, mais pour une raison quelconque, elle est nécessaire aujourd’hui.
Qu’est ce qui a changé ? Rien. Nous nous sommes éloignés jusqu’à présent de la voie de l’interdépendance et de l’interférence du gouvernement selon laquelle la plupart des gens ne peuvent imaginer la vie sans elle.
Un autre argument que j’entends souvent des pro-socialistes est l’argument selon lequel l’interconnectivité a sa propre raison d’être. C’est-à-dire qu’ils font valoir que la communauté nécessite une dépendance, car si vous êtes indépendant, vous n’aiderez pas les autres et vous allez nuire ainsi au système. « Nous devons tous vivre ensemble dans une société et si vous ne nous aidez pas, vous nous faites du mal », affirment-ils.
Voyez comment cela fonctionne ? Vous DEVEZ participer, car sinon vous faites du mal aux autres. Ce n’est pas un crime sans victime de s’en laver les mains ou de construire une structure concurrente comme le disent ces « libertariens » égoïstes. Vous faites partie de la machine et si vous arrêtez de servir votre fonction, alors toute la machine risque de se casser et nous souffrirons tous. Par conséquent, l’application de la force et de la coercition devient moralement acceptable car les « besoins de la plupart l’emportent sur les besoins de quelques-uns ».
C’est l’horrible cercle perpétuel du collectivisme. Nous sommes tous debout ou nous tombons tous ensemble, tout le monde en rang ou alors…
Eh bien, comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, cette idéologie n’est pas très praticable ou en réussite. Si les êtres humains étaient des insectes avec un esprit central de ruche, peut-être que le socialisme aurait du mérite. Mais heureusement, la plupart d’entre nous ne sont pas des insectes et nous ne nous développons pas harmonieusement dans des environnements qui nous traitent comme des drones. Nous pouvons les tolérer pendant un certain temps, mais nous ne nous y épanouissons pas. Franchement, ces systèmes devraient être autorisés à s’effondrer parce qu’ils constituent un obstacle à l’humanité, pas un phare du progrès.
Lors de l’examen attentif de la situation au Venezuela, nous voyons l’effondrement général du grand gouvernement en mouvement. Premièrement, les conflits économiques entraînent l’apparition de l’incapacité du système à fournir une « égalité ». Cela devient évident. Toutes les structures imprégnées de socialisme et de communisme (même différence) finissent par être dirigées par une oligarchie. Tant que le grand gouvernement sera présent, les voleurs de pouvoir vont s’épanouir.
Au-delà de l’écart massif qui se développe inévitablement entre l’élite au pouvoir et les autres, le socialisme est effectivement très efficace pour créer une égalité des richesses ; En ce sens que ces autres personnes sont toutes aussi pauvres. Au Venezuela, le gouvernement a fait grimper le salaire minimum trois fois cette année, et surprise, cela n’a rien fait pour soulager le problème. Essayez d’expliquer cela aux gauchistes des États-Unis demandant un salaire minimum obligatoire de 15 $ de l’heure et ils rejetteront la comparaison de façon pure et simple. Expliquez-leur comment, tout comme au Venezuela, les exigences de salaire minimum entraînent plus de pauvreté plutôt que moins, et ils vont commencer à parler de ce qui est socialement « correct » plutôt que ce qui est mathématiquement évident.
Au fond, les augmentations de salaire et les mesures de protection sociale n’ont aucun sens face à une forte dévaluation de la monnaie. Le Venezuela a vu sa valeur monétaire se désintégrer de 93% au cours des deux dernières années. Les conditions sont si terribles maintenant que la famine est devenue normalisée. Au Venezuela, ils appellent cela le « Régime Maduro » [en français, il y a un petit jeu de mot en prime, NdT].
La prochaine phase de la déroute du socialisme est généralement la dictature. Lorsque le fantasme de l’égalité pure meure et que les gens n’ont plus la foi dans le système, ils commencent à devenir désabusés et en colère. Certains citoyens décideront d’essayer la méthode pacifique pour s’éloigner de cette structure en échec afin de pouvoir construire leur propre structure. En fin de compte, ce n’est rien d’autre qu’un palliatif.
Le gouvernement vénézuélien a sévi contre les marchés alternatifs (souvent appelés « marchés noirs ») depuis des années afin de forcer la population à rester dans les engrenages du système socialiste. Vous voyez, dans un cadre socialiste, les gens sont une matière première à utiliser pour la promotion du système. Ils ne sont pas autorisés à partir alors que le système est en grave difficulté, car le simple fait de le quitter est un acte d’accusation condamnant le système lui-même. Quitter le système ou être en concurrence pacifique avec le système est considéré comme un acte de guerre contre le système.
Le mode de dictature va généralement rencontrer une opposition politique. Les gens ne tolèrent la tyrannie que pendant un moment, après ils agiront. Mais, étant généralement morale, la personne moyenne cherchera d’abord des stratégies non violentes pour contrer l’oppression manifeste. Encore une fois, ce n’est rien qu’un palliatif. Le Venezuela a suivi le même plan de bataille que plusieurs dictatures ont suivi par le passé ; à savoir l’emprisonnement d’opposants politiques et de militants.
Il s’agit habituellement d’un signal que la nation en question est sur le point de l’effondrement total ou pas loin de la guerre civile. Après quelques mois de nettoyage politique, la plupart des gouvernements totalitaires commencent une guerre avec un autre pays pour unifier le public par la peur, ou ils sont déstabilisés par des troubles civils. Il est clair que le Venezuela va se fracturer complètement à court terme.
Dans les articles précédents, j’ai mis en garde contre ce processus au sein du Venezuela en ce qui concerne les conséquences qui vont balayer toute l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Avec la panne du Venezuela, le mur de la frontière de Donald Trump ressemblera à une idée assez fantastique à mesure que des millions de personnes s’y précipiteront depuis l’épicentre des turbulences qui seront créées lorsque la région va s’embraser dans une guerre de factions et que les réfugiés s’enfuiront. Mon premier soupçon est cependant qu’aucun contrôle frontalier n’existera et nous serons y complètement mal préparés.
Mon deuxième soupçon est que cette turbulence offrira des opportunités attrayantes aux élites de l’establishment aux États-Unis. Rappelez-vous comment les Européens ont été encouragés à accepter des millions d’immigrants du Moyen-Orient au nom de l’« expiation » pour les crimes de guerre de l’Occident ? Certaines parties de l’Europe sont lentement mais sûrement en train de s’effondrer sous le stress d’une culture complètement incompatible surpassant les capacités d’accueil des structures existantes. Rappelez-vous comment les critiques de ces politiques ont été traitées: « Nous avons créé le désordre au Moyen-Orient et maintenant nous devons en payer le prix. »
Attendez-vous à la même rhétorique si et quand la crise au Venezuela se déversera depuis ses frontières et perturbera tout l’hémisphère sud. Les politiques américaines telles que les sanctions seront blâmées. Les socialistes vont demander au public américain de se sentir coupable et de laisser la frontière ouverte comme pénitence pour créer le désordre en premier lieu. Et, étant donné qu’il n’y a toujours pas de contrôle frontalier légitime, beaucoup de ces réfugiés entreront aux États-Unis sans entraves.
À ce moment-là, nous verrons peut-être la prochaine phase d’effondrement de l’expérience socialiste américaine, car nous voyons les lugubres résultats des expériences socialistes en Europe, submergée par trop d’immigrants sans intention d’assimilation. Pour faire un « nouvel ordre mondial », comme les globalistes de l’establishment s’y réfèrent parfois, l’ancien ordre mondial doit être détruit. Le socialisme est en soi une arme très efficace pour miner la structure cohérente des nations et des cultures, laissant un désastre et des cendres dans son sillage.
Avec l’ardoise effacée, en quelque sorte, les financiers internationaux et d’autres élites semblent toujours être au bon endroit et à l’heure pour construire le prochain système ; Un système encore plus centralisé et plus oppressif que le précédent. Ce que nous voyons au Venezuela est un lien potentiel pour une plus grande calamité dans l’hémisphère occidental. Et, ce que nous voyons également, c’est un microcosme du cancer socialiste en action. Ce n’est pas une rareté isolée, c’est le résultat commun et prévisible d’une société basée sur la servitude collectiviste et les fausses promesses d’égalité.
Brandon Smith
Note du traducteur
Brandon n'aime pas les "cocos" mais alors pas du tout. Il faut lui reconnaitre de la ténacité sur le sujet. Ici il met en avant des arguments assez pertinents. Il passe cependant sous silence bien d'autres limites de son raisonnement, mais c'est le jeu de notre blog de laisser voguer les idées et de laisser le lecteur réfléchir aux arguments des uns et des autres. Il serait intéressant qu'il reconnaisse aussi que les USA vivent à crédit depuis fort longtemps, sur le dos des autres nations en abusant du roi dollar. Cela relativiserait ses propos même s'il critique la financiarisation plus qu'à son tour. Concernant le Venezuela, si ce « régime » était si proche d'imploser, on se demande pourquoi un tel acharnement de la part de l'Empire, un acharnement qui rappelle celui contre la Libye qui avait le meilleur niveau de vie du continent africain avec une redistribution conséquente de la manne énergétique même si le système politique était basé sur une oligarchie critiquable.
Comme pour Cuba ou la Corée du Nord, il faudrait laisser une chance à ses pays d'aller au bout de leur expérience sans qu'un Empire s'en agace et les mettent au pied du mur, ne leur laissant pas d'autre choix que de créer un système de privation de liberté pour résister aux multiples attaques directes ou indirectes, système qui semble arranger les élites des deux côtés au dépend des populations plus ou moins consentantes. Les quelques expériences historiques anarchistes en Espagne et en Ukraine ou par exemple les villes-États de la Hanse mériteraient une analyse plus approfondie de notre ami Brandon. Il n'existe pas beaucoup de sociétés ayant durablement résolu la quadrature du cercle entre liberté et collectivisation, la communauté volontaire de notre ami est sans doute difficile à structurer dans le temps. On peut remonter aux sociétés tribales primitives qui vivaient dans la frugalité heureuse rêvée par les décroissants mais où dominait le NOUS, le JE n'ayant pas encore pris son envol. C'est le rêve de certains marxistes...
Voici deux articles francophones, tirés de blogs dont je vous recommande la lecture régulière, le premier de Bruno Adrie qui dénonce ces socialistes qui torpillent d'autres socialistes, le second de Bruno Bertez qui parle du capital mort non purgé qui est à terme anti-social. Il manque l'aspect énergétique... Sommes nous en train de taper dans la fin du stock pas cher des ressources naturelles ?
Basta, complice de la gauche molle internationale contre le Venezuela
Pour ne pas perdre le fil de mes analyses
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