dimanche 24 janvier 2016

Cinq raisons pour lesquelles nos F-35 sont trop dangereux pour voler


 

 Article original de David Archibald, publié le 17 Janvier 2016 sur le site americanthinker.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Le projet du F-35 est sur la table depuis aussi longtemps que le réchauffement climatique. L’avion a son origine dans le programme Joint Advanced Strike Technology (SACT) démarré par l’US Air Force et l’US Navy en 1993. Le mot frappe dans la désignation de ce programme indique qu’il a été orienté vers l’élaboration d’un bombardier léger.




L’année suivante, le programme JAST a absorbé le programme Common Affordable Lightweight Fighter, et un programme d’atterrissage court et de décollage vertical séparé. L’ensemble est devenu le programme Joint Strike Fighter dans le but de produire une cellule et un moteur communs pour à la fois l’US Air Force, l’US Navy et l’US Marine Corps. Cet avion a été vendu comme étant 20% moins cher à l’achat et à l’exploitation que les avions existants tels que le F-16. Telle était l’intention. Lockheed Martin a remporté la finale contre Boeing en 2001.

De nombreuses années ont passé ensuite. Le prototype de production du F-35 a réalisé un premier vol en 2006.



Les caractéristiques de vol d’un avion peuvent être déterminées à partir de ses mensurations, des choses comme le poids divisé par la surface de l’aile, le poids par rapport à la poussée, etc. Le F-35 était encore un bombardier léger. Son moteur est optimisé pour fonctionner à environ 20 000 pieds. En 2008, des simulations ont montré que le F-35 n’était pas apte à être un avion de chasse.

Cela a figuré dans une étude de la RAND Corporation par le Dr John Stillion qui a conclu que le F-35 «ne peut pas tourner, ne peut pas monter, ne peut pas foncer».

Maintenant, dix ans après le premier vol du F-35, il reste en phase de développement mais 180 exemplaires ont été construits. Aucun de ces appareils ne peut fonctionner au combat ; tous devront être modifiés quand la conception finale aura été validée. Il n’y a pas beaucoup de chance que cela arrive parce que le F-35 souffre d’un certain nombre de problèmes rédhibitoires qui le tueraient instantanément dans un monde rationnel.
Parmi ceux-ci :
  1. Le moteur du F-35 a un taux de pannes trop élevé et sa fiabilité ne s’est pas améliorée assez vite pour qu’il soit approuvé en utilisation opérationnelle. Le F-35 a un moteur non fiable et mal conçu, le moteur le plus grand, le plus chaud et le plus lourd jamais intégré à un avion de chasse. C’est un dérivé fortement remanié du moteur du F119 qui alimente le F-22. En raison de la nécessité de contrôler le vecteur de poussée du F-35B, il pèse environ 1 tonne de plus que d’autres moteurs de combat à réaction avec une poussée comparable. Le projet a reconnu les limites de son moteur en 2012 en annonçant son intention de modifier les spécifications de performance pour le F-35A, réduisant les performances en virage serré de 9g à 4,6g et en augmentant le délai d’accélération de Mach 0,8  à Mach 1,2 de 8 secondes. Comme le Government Accountability Office l’a signalé en septembre 2014, «les données techniques fournies par Pratt & Whitney [Fabriquant du  moteur, NdT] indiquent que le nombre d’heures de vol moyen entre deux pannes pour le moteur du F-35A est à environ 21% de l’objectif prévu au programme du moteur». Mais la fiabilité du moteur ne s’est pas améliorée ; elle a plafonné.
  2. Le F-35 nécessite une piste d’au moins 2500 mètres de long pour opérer. Par comparaison, les exigence minimales de longueur de piste du F-16 sont de 900 mètres.
  3. Le coût d’exploitation du F-35 est de $50 000 de l’heure. Cela signifie que nous ne pourrons pas nous permettre de donner à nos pilotes assez de temps de vol pour être pleinement compétents. Le même problème touche le F-22 avec son coût d’exploitation de $70 000 de l’heure. Les pilotes de Raptor passent 10 à 12 heures par mois dans le cockpit lorsque 20 heures sont nécessaires pour être en mesure de prendre des décisions en quelques fractions de seconde au combat.
  4. Étant conçu comme un bombardier léger, le F-35 est moins maniable que les avions de combat conçus il y a plus de 50 ans et serait abattu en vol par des avions de combat modernes. Ainsi, cela n’a pas été une surprise quand un F-16 a surpassé un F-35 en simulation de combat début 2015, un résultat tout à fait prévisible en simulation électronique. Ce qui veut dire que le F-35 n’est pas mis en opposition face à d’autres types d’avions sur une base au moins mensuelle. La dernière version du Su-27 Flanker, le Su-35, devrait être en mesure d’abattre 2 F-35 et demi pour chaque Su-35 perdu. La Chine est en cours d’acquisition de 24 Su-35. En combat, ces 24 Su-35 chinois pourront abattre 58 F-35 avant d’être tous abattus eux-mêmes. Les Russes ont fait suivre le Su-35 par le T-50 qui sera proche des F-22 en efficacité au combat, mais sans le coût de maintenance du matériau de revêtement absorbant les ondes radar (RAM).
  5. Le F-35 utilise son carburant pour le refroidissement de son électronique. L’avion ne démarre pas si son carburant est trop chaud, ce qui rend le déploiement dans les régions chaudes problématiques. Sur les bases de Yuma et Luke de l’US Air Force en Arizona, les camions de carburant pour le F-35 sont peints en blanc, stationnés dans des hangars couverts, et refroidis avec des systèmes de brouillard d’eau parce que le jet ne pourrait même pas démarrer si le carburant est déjà trop chaud pour refroidir l’électronique.
Le F-35 dispose d’un système de logistique (ALIS) qui nécessite une connexion internet à un système de maintenance centralisé aux États-Unis. ALIS est tenu informé en permanence de l’état technique et des besoins de maintenance de chaque avion. ALIS peut, et a déjà, empêché le décollage d’avions en raison d’un fichier de données incomplet. Si le lien internet est en panne, l’avion ne peut pas voler, même s’il n’a aucun problème. C’est l’un des problèmes les plus étranges. Cela pourrait conduire à une situation dans laquelle les avions ennemis sont en approche, les F-35 sont ravitaillés et prêts à y aller mais ne peuvent pas décoller pour répondre à la menace.

En savoir plus : Pas prêt pour le Prime Time : La Saga du F35 pour les nuls
Ce sont les problèmes rédhibitoires connus ; le F-35 a bien d’autres déficiences. Embarrassé d’avoir 180 avions qui ne peuvent pas combattre réellement, le chef du programme du F-35, le général Bogden, a décidé de faire de décembre 2016 la date-butoir pour le programme. Le ministère de la Défense a commencé à se couvrir en achetant plus de F-15 et de F-16 pour combler le déficit opérationnel de l’US Air Force. L’année 2016 pourrait être la dernière pour le cauchemar du  F-35.

David Archibald est l’auteur de Crépuscule de l’Abondance (Regnery 2014).
Traduit par Hervé, vérifié par Ludovic, relu par Literato pour le Saker francophone

Note du traducteur

Après la lecture de cette article, profitez de la toujours excellente analyse de dedefensa qui prolonge une suite d'articles sur quelques années avec le F-35 en vedette... américaine, si j'ose dire, comme symbole du concept dd&e cher à Philippe Grasset. Finalement si on prolonge un peu, la mauvaise nouvelle serait que Trump soit élu et casse ce merveilleux jouet de déstructuration de l'armée américaine en refusant cette logique mortifère et cette gabegie financière.

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