Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
La condition désespérée des États-Unis est une maladie bien plus grave que le grief symptomatique du racisme systémique – bien que, pour le moment, cette plainte galvanise l’attention de la nation parce qu’elle est tissée dans tellement de fils du mythe national, de la narration et du psychodrame historique. La version courte du racisme systémique est que des Européens blancs prédateurs sont venus dans le Nouveau Monde, l’ont violé, puis, utilisant ce trésor mal acquis, ont procédé au viol du reste du monde et des non-blancs qui y vivaient paisiblement – lire colonialisme. Qui a de la sympathie pour un violeur ?
Abstraction faite des omissions dans cette histoire, les États-Unis sont confrontés à un ensemble de circonstances plus graves que l’animosité entre les Noirs et les Blancs. En arrière-plan de ces semaines de protestations, d’émeutes, de pillages et d’incendies criminels se trouve la désintégration de l’économie, qui signifie que pratiquement personne dans ce pays ne pourra continuer à vivre comme avant. Tout le monde aura plus de mal à gagner sa vie. Tout le monde va subir des pertes choquantes en termes de richesse, de statut et de confort. Et, malheureusement, tout le monde sera trop perplexe et embrouillé par la précipitation des événements pour comprendre pourquoi.
La version courte de cette histoire est que nous avons dépassé la capacité de nos ressources, en particulier des ressources énergétiques de base que toutes les autres activités requièrent. Cela mystifie également le public, mais on peut résumer l’histoire en disant que le coût de l’extraction du pétrole est trop élevé pour les clients et pas assez pour que les producteurs de pétrole puissent couvrir leurs coûts – un dilemme. L’un des résultats a été la faillite rapide de l’industrie du pétrole de schiste. Une autre est l’appauvrissement progressif de ce qui était autrefois la classe moyenne américaine – un virus qui a, pour l’instant, permis aux habitants de Wall Street, le tristement célèbre 1% – de la population – de se mettre à l’abri, et continuer à se réjouir de la hausse des cours des actions et des dividendes pendant que tous les autres cherchent des nèfles dans les fossés avec – ou – sans le fléau supplémentaire de la Covid-19.
Parmi les personnes perplexes et déboussolées, on trouve tout le noyau des dirigeants du pays, qui semblent carrément incapables d’agir de manière cohérente dans le tourbillon de la crise qui se resserre. Alors que Trump semble appréhender avec tiédeur le besoin urgent de restructuration économique, il n’est capable de l’exprimer que dans des messages qui ressemblent à une publicité pour Frigidaire en 1961, avec des connotations grandioses de super-héros de Marvel Comics. Le président peut comprendre qu’un pays ne peut pas consommer sans produire, mais il ne comprend pas qu’il est trop tard pour ramener toute cette activité au niveau qu’elle avait quand il était jeune, dans les années 1960. Sa réponse à l’appel de la restructuration – ce que les Soviétiques appelaient la perestroïka avant qu’ils ne s’effondrent – est d’accumuler plus de dettes, c’est-à-dire d’emprunter davantage à l’avenir pour payer les hamburgers d’aujourd’hui.
Cela correspond parfaitement aux besoins de la communauté financière, dirigée par le malheureux « Jay » Powell de la Réserve fédérale, qui a pour mission de détruire le dollar américain afin de sauver le système bancaire et ses auxiliaires sur les marchés boursiers. Il ne sait littéralement pas quoi faire – à part « imprimer » plus de dollars pour soutenir le prix des actions, un talisman symbolique de l’économie théorique qui a de moins en moins à voir avec ce que les gens font réellement sur le terrain pendant les heures où ils ne dorment pas. Il semble peu probable que la Fed vienne à la rescousse de Wall Street ou de Main Street [l’économie réelle]. Plus il soutiendra la première au détriment de la seconde, plus il est certain qu’elle provoquera une insurrection qui ira bien au-delà des hostilités actuelles.
Ensuite, il y a l’opposition à Trump, toujours séditieuse, au Parti Démocrate et chez ses alliés de la Résistance. La guerre raciale est leur dernière « solution » aux malheurs d’une économie en désintégration, qui ne fait qu’ajouter l’effondrement social et culturel à l’obscurantisme. Étant donné qu’une grande partie de la direction de la Résistance est issue de la classe intellectuelle américaine – les médias, les facultés des campus, les honchos, chefs de la bureaucratie, le système judiciaire politisé et les singes savants d’Hollywood – ils finiront par se dénoncer et se dévorer mutuellement dans leur compétition zélée pour faire tomber le détesté Trump en inventant des fantasmes toujours nouveaux pour justifier la destruction de la civilisation occidentale et de tous les chevaux qui la tiraient, à savoir : la liberté individuelle, la libre enquête dans la recherche de la vérité, la règle de droit, le respect de la légalité, et le consentement des gouvernés.
Jamais dans l’histoire des États-Unis, il n’y a eu de faction aussi malhonnête que le Parti Démocrate actuel ou aussi exercée à l’application de la mauvaise foi dans les conflits politiques. Leur dépendance aux canulars malveillants et aux contre-vérités fabriquées ne connaît pas de limites – et cela va de soi, puisqu’ils sont principalement motivés par le rêve de dissoudre toutes les frontières en matière de politique, de droit, de relations sexuelles et de conduite personnelle. Ces dernières semaines, ils se sont employés à prouver qu’ils sont contre le contrat social en tant que postulat de base, en exhortant à la fin des services de police assurant l’application de la loi, tout en incitant à la violence dans la rue, aux crimes contre la propriété et au meurtre.
De nombreux électeurs ne sont pas dupes. La Résistance est donc également déterminée à faire dérailler les élections de 2020 par tous les moyens nécessaires, en commençant d’abord par la fraude électorale, mais en passant certainement par des chicanes et des perturbations nouvelles et innovantes. Le candidat qu’ils ont choisi pour la présidence – c’est-à-dire leur « chef » présumé – est une évidente vessie crevée, manipulée par des forces sinistres en arrière-plan. Ils ont fourré Joe Biden à la cave il y a douze semaines et n’ont pas l’intention de le relâcher dans le paysage où il révélerait son inaptitude à chaque respiration et à chaque mouvement qu’il fait. Les médias, en particulier, dans leur rôle de mauvaise foi, font semblant de ne rien remarquer, mais leurs larbins sont trop imbus d’eux-même pour se rendre compte qu’il existe d’autres moyens pour les citoyens d’apprendre ce qui se passe là-bas.
Les événements se précipitent à un rythme que l’on peut à peine suivre. L’été commence dans une semaine et pourquoi, maintenant, vous attendriez-vous à une diminution des troubles civils ? Une vague de chaleur se prépare ici dans l’est des États-Unis, très densément peuplé, à la fin de cette semaine, et c’est toujours une invitation à des comportements bruyants dans les rues torrides. Chuck Schumer et Nancy Pelosi ont-ils lancé un appel à leurs partisans pour qu’ils mettent fin à leur violence ? Peut-être que je l’ai raté. Ils font allusion à un retour aux conditions de confinement du Covid-19 – mais vous pouvez oublier l’idée que les gens vont s’y plier lorsque la température atteindra 30°, et les dirigeants du Parti Démocrate le savent certainement.
La dévastation des petites entreprises, des carrières, des moyens de subsistance, des ménages et de l’avenir continue. Prenez des mesures pour protéger votre propre avenir, dans la mesure du possible. Dépensez votre énergie à imaginer comment vous pouvez être utile aux autres, et peut-être accessoirement gagner leur confiance et leur aide de manière mutuellement bénéfique. Pensez à trouver un lieu de vie plausible où l’État de droit perdure. Réfléchissez à la façon dont vous pourriez vous intégrer dans une économie gérée à plus petite échelle. Commencez à agir en fonction de cette réflexion. Beaucoup de gens risquent d’être heurtés par les troubles à venir. Vous pouvez faire beaucoup de choses pour ne pas en faire partie.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
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