Article original de Andrew Korybko, publié le 27 Mars 2018 sur le site Oriental Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Le Dr. Jumma Khan Marri a fait défection des séparatistes baloutches plus tôt cette année et a depuis lors exposé la trahison et le double jeu de ces groupes et de leurs partisans étrangers.
L’ambassade pakistanaise à Moscou a organisé le 23 mars une célébration de la fête du Pakistan qui a vu la participation du Dr. Jumma Khan Marri pour la première fois depuis sa défection
du mouvement séparatiste baloutche le mois précédent, où il a soulevé
d’importantes questions sur le soutien que ces groupes reçoivent de
l’étranger alors qu’il parlait avec les médias. L’homme qui fut un
partisan engagé de ce mouvement au point d’avoir lui-même conçu le
drapeau séparatiste encore utilisé aujourd’hui, n’a ménagé aucun effort
pour attirer l’attention sur les vérités suivantes, « politiquement incommodes ».
Comment se fait-il que des terroristes comme Brahamdagh
Bugti, Hyrbyair Marri et Mehran Marri soient autorisés à diriger leurs
organisations, BRA, BLA et UBA, depuis le Royaume-Uni et la Suisse ?
Pourquoi les médias internationaux sont-ils si calmes au sujet de ces
soi-disant leaders baloutches qui mènent des activités terroristes au
Pakistan tout en jouissant d’une vie luxueuse en Europe ?
Le patriote pakistanais faisait allusion à la présence de ces trois
séparatistes-terroristes baloutches en Europe malgré une approche
soi-disant de « zéro-tolérance » du continent à l’égard du
terrorisme, qui n’a jamais été qu’un slogan creux mais dont on prouve
sans aucun doute aujourd’hui qu’il n’est qu’un mensonge. Brahmdagh
Bugti, le jeune fondateur et leader du « parti républicain baloutche », avait auparavant demandé l’asile politique en Suisse mais sa demande avait été refusée en raison de ses liens avec « des incidents de terrorisme, de violence et des activités militantes ».
Des rapports ont depuis circulé qu’il tente maintenant sa chance en Inde, pays qui a envoyé au Baloutchistan un officier de haut niveau du RAW, Kalbhushan Jadhav, pour organiser des attentats terroristes dans le cadre de la guerre hybride autour du CPEC, un crime qu’il a même admis avant d’être condamné à une peine de mort non encore exécutée.
Outre le fait que Bugti relocalise ses opérations hors d’Europe, Hyrbyair Marri, le leader de l’« Armée de libération baloutche » a reçu avec succès l’asile politique au Royaume-Uni en 2011, qui l’accueille avec fierté ainsi que Mehran Marri, leader de l’« Armée baloutche unie ». Au crédit de la Suisse, une interdiction de séjour à vie a été promulguée contre Mehran en raison de ses liens avérés avec le terrorisme, montrant que la « neutralité » traditionnelle du pays n’équivaut pas à accueillir tous les terroristes sous prétexte d’une attitude « équilibrée »,
même si la Suisse a une attitude amicale envers certains. Néanmoins,
d’autres pays comme le Royaume-Uni adoptent une approche beaucoup plus
partisane à l’égard de cette question, ce qui pose problème pour leur Soft Power.
Le président Assad a fait cette fameuse déclaration : « le terrorisme est comme un scorpion, si vous le mettez dans votre poche, il vous piquera ».
Même s’il est peu probable que les terroristes baloutches basés au
Royaume-Uni et ailleurs en Europe prennent les armes contre leurs
nouveaux hôtes et commencent à tuer des civils comme ils le font au
Pakistan, le fait même qu’ils se promènent ouvertement là-bas et ne
soient pas en détention témoigne du double standard de l’Occident face
au terrorisme et c’est cette révélation sur leur Soft Power qui pourrait être très dommageable avec le temps.
Andrew Korybko est le commentateur politique
américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en
troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime
(2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de
la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.
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