Article original de Chris Hamilton, publié le 19 mars 2018 sur le site Econimica
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
L’indicateur ultime de la confiance économique personnelle est
la détermination à perpétuer l’espèce et à avoir des enfants. Le
graphique ci-dessous montre les naissances annuelles aux USA de 1910 à
2017. On estime
qu’il y a eu 3,84 millions de naissances en 2017, soit près de cent
mille de moins qu’en 2016. Le chiffre de 2017 est également de près d’un
demi million inférieur à celui de la fin des années 1950 et également
en dessous du baby boom du milieu des années 2000. Le chiffre de 2017
est également près de six cent mille inférieur aux estimations des
recensements de 2000 et 2008.
Pour offrir une meilleure perspective, le graphique ci-dessous montre
les naissances annuelles par rapport à la population totale des
États-Unis. Malgré le fait que la population totale a presque doublé
depuis 1957, il est né 11% moins d’enfants en 2017 qu’en 1957… ou 2007.
Plus poignant, voici la population américaine en âge de procréer (les
15 à 45 ans)… Les colonnes rouges représentent le changement annuel
tandis que la ligne bleue représente la population totale âgée de 15 à
45 ans. Comme on peut le constater, la croissance de la cohorte des
enfants représentée par le « baby boom » sur la gauche a éclipsé la croissance représentée par les « millennials »
à droite. Bien sûr, sur une base relative (%), les millennials
représentent moins d’un tiers de la croissance annuelle par rapport à
celle offerte par les baby-boomers… De plus les niveaux élevés
d’éducation de ces millennials sont alimentés par un fort endettement
avec à la clé une mauvaise qualité de l’emploi, etc. Cela indique que la
qualité de la croissance qu’ils représentent est encore plus faible que
leur nombre ne l’indique.
Une dernière note concernant les millennials, leur « croissance » estimée n’a jamais été organique (les naissances n’ayant jamais dépassé celles de la période des « baby boomers »).
Elle dépend presque entièrement des estimations de taux d’immigration
toujours élevés… Cette même immigration a considérablement ralenti
depuis le début des années 2000. Le graphique ci-dessous montre les
sources de croissance de la population âgée de 15 à 64 ans (déclin des
naissances par rapport à l’immigration… moyenne annuelle par périodes de
5 ans) depuis 1970. Il y a donc une forte probabilité que la taille de
cette génération de millennials soit fort mal estimée.
Les naissances continuent de baisser depuis 2007 (représentées par
des colonnes dans le graphique ci-dessous) alors que les estimations du
nombre de naissances lors du recensement continuent à dégringoler (les
lignes ci-dessous représentent le recensement de 2000 à 2017). Les
estimations du recensement pour les naissances annuelles prévues pour
2000 et 2008 (essentiellement identiques) anticipaient un accroissement
des naissances à 5,7 millions d’ici à 2050 (et elles devaient continuer à
augmenter par la suite). Cependant, après le recensement GFC de 2009 et
le décennal de 2010, le bureau du recensement a commencé à réduire
considérablement ses estimations de croissance actuelles et futures.
Néanmoins, chaque réduction était encore bien trop optimiste.
Le nombre total de naissances continue de surprendre à la baisse et
des estimations nettement inférieures sont nécessaires si les prévisions
du bureau du recensement essaient de correspondre à la réalité. J’offre
une « estimation approximative » plus réaliste (ligne bleu
foncé) basée sur les changements en cours dans la population en âge de
procréer et les tendances actuelles. Même les immigrés normalisent
rapidement leurs taux de fécondité à des niveaux inférieurs une fois
insérés dans la nation. En termes simples, les conditions de la
formation de la famille et de l’éducation des enfants continuent de se
détériorer. Les États-Unis ne sont pas seuls. Je le détaille ici. Mais la situation aux États-Unis est désastreuse (ICI), (ICI), et (ICI)
et la question demeure. Pourquoi les taux de natalité et les naissances
totales sont-ils en baisse au milieu d’une population croissante et des
niveaux records de richesse ?
Le graphique ci-dessous montre le taux de fécondité des États-Unis
qui décélère rapidement par rapport à la valeur nette des revenus des
ménages. Les pics précédents dans ces revenus ont vu des hausses
correspondantes dans le taux de fertilité, mais pas cette fois.
Malheureusement, depuis 2007, presque tous les avantages de cette
création record de richesses ont été accaparés par une faible fraction
des Américains. Les programmes du gouvernement fédéral et de la Réserve
fédérale ont profité aux détenteurs d’actifs tout en pénalisant la
classe ouvrière avec une hausse rapide du coût de la vie (loyers records
en pourcent du revenu, assurance record, coûts de l’enseignement
supérieur, réduction/suppression des pensions et des avantages sociaux,
etc. etc.) en l’absence de salaires plus élevés avec lesquels payer ce
surcoût. Il semble que les opportunités des générations présentes et
futures soient sacrifiées pour maintenir et développer un groupe
privilégié ici et maintenant.
Le graphique ci-dessous détaille la croissance de la valeur nette des
revenus des ménages selon les niveaux de revenu de 2007 à 2016. Ceux
qui avaient des actifs importants ont été encore enrichis… les autres
ont été punis (et comme le dit le dicton, « Les agressions vont se poursuivre tant que les comportements moraux ne s’amélioreront pas »).
La poursuite des politiques actuelles enrichira une minorité toujours
plus petite tout en pénalisant la majorité, en particulier celle en âge
de procréer. Ces politiques ne feront que réduire davantage le taux de
natalité vers des territoires négatifs (bien en deçà du taux de
remplacement). Le traitement inéquitable de la FED consiste
essentiellement à sauver et à récompenser les patients âgés et riches au
détriment de la classe moyenne et de la population pauvre en âge de
procréer. Le mérite d’un système économique qui rend la population en
âge de procréer incapable et/ou réticente à perpétuer l’espèce a
grandement besoin d’être reconsidéré et reconstruit.
Chris Hamilton
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