Article original de James Howard Kunstler, publié le 20 mars 2020 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
À tous, je souhaite un joyeux Mois de la sensibilisation aux maladies colorectales – au cas où vous sentiriez que le destin a poussé un rouleau de PQ dans la région où le soleil ne pénètre jamais. Des millions de personnes dans tout le pays doivent être stupéfaites de voir à quel point la situation est soudainement si grave. Et chaque nouveau matin semble pire que le précédent : lorsque le vendredi 13 rencontre le jour de la marmotte. Les emplois et les revenus disparaissent instantanément. Les entreprises se retrouvent au bord du gouffre. Les retraites s’évaporent. Tout le monde est coincé à la maison, seul, sans penser à autre chose qu’à faire faillite et crever de faim. Et, dernière indignité : le risque de mourir si l’on s’égare dehors pour trouver quelque chose dont on a besoin, ou si l’on cherche simplement le confort d’une relation avec d’autres personnes
Ce sont nos temps difficiles. Si jamais vous avez besoin de Dieu, ou d’une représentation humaine du bon père, ce sera l’occasion ; quelqu’un pour vous guider, vous rassurer et vous inspirer à faire de votre mieux dans des circonstances difficiles. Pour l’instant, l’Amérique a Donald Trump. Pour la classe des penseurs agnostique, avec sa détestation obsessionnelle des hommes, des hommes blancs en particulier, et des hommes blancs dans un rôle paternel avant tout, Trump représente le grotesque ultime. Pour cette classe de scribes, de professeurs, de « créatifs », de promoteurs de la vertu et de défenseurs de la justice sociale, même Tennessee Williams ne pourrait imaginer un Big Daddy plus redoutable et plus détestable que Trump. D’où leurs tentatives sournoises et incessantes de se débarrasser de lui au cours des trois dernières années – qui présentaient toutes les caractéristiques d’une rébellion d’adolescents névrosés. (« La Résistance » était en fait un bon nom pour cela.) Et pourtant, il est là, sur le podium, dans ces temps difficiles. On peut appeler cela de bien des façons, mais l’une d’entre elles doit être la force.
Oui, il a une allure particulière : l’étrange casque blond, le visage orange. Notez que lors d’une des premières périodes difficiles de l’Amérique, beaucoup de gens pensaient que Lincoln ressemblait à un grand singe, et avaient beaucoup de plaisir à voir cette image de lui dans les journaux. C’est aussi un fait que les décisions qu’il a prises ont conduit à la mort de centaines de milliers d’hommes, jeunes pour la plupart, dans les massacres les plus sanglants que l’on pouvait alors imaginer. Pourtant, ces jeunes hommes qui allaient à la mort l’appelaient Père Abraham dans leurs chansons autour du feu de camp. Je ne dis pas que Donald Trump est un autre Lincoln – certainement pas en pure rhétorique – mais je dis que nous ne savons pas encore ce que son courage va montrer dans cette crise, et jusqu’où il pourrait nous mener. Une chose est sûre : il a été soumis à plus d’abus politiques que n’importe quel autre personnage sur la scène au cours de ma vie, et il est étonnant qu’il n’ait pas plié ou abandonné ou qu’il n’ait pas perdu la boule alors que ça continuait encore, encore et encore.
Et donc, vous avez maintenant le spectacle étrange et ironique de son opposition organisée, les Démocrates, qui hissent au sommet de leur leadership le candidat le plus faible possible pour s’opposer à Trump lors des élections : Joe Biden. Il y avait certainement quelque chose de surnaturel dans son ascension dans la récente série de primaires, comme si un gang de quelques personnes avait travaillé dur en coulisse pour que cela se produise. Si Biden a eu un jour du charisme, même dans la fleur de l’âge, il n’en a pas fait preuve aujourd’hui, que ce soit dans son propre comportement maladroit ou auprès des foules éparses d’électeurs démocrates enregistrés au parti, convoquées pour se rendre à ses rassemblements. En fait, il émanait de lui l’exact opposé du charisme, une hésitante odeur de sueur, due au trac et à la faiblesse, et même à toutes sortes de faiblesse : physique, mentale et éthique.
Son rôle n’était pas celui d’un bon père, mais celui d’un vieil oncle à moitié dingue – le genre de personne qui met chaque jour son meilleur costume élimé pour descendre au bar du coin et siroter des bières jusqu’à ce qu’il soit temps de rentrer en titubant à la maison, où une nièce par alliance dévouée pourrait lui préparer son dîner, s’il arrivait à le demander poliment. Le genre qui, jusqu’à sa retraite forcée pour cause d’incompétence et de maladresse, avait travaillé comme garçon de courses pour la mafia locale, ramassant les reçus du racket des jeux, puis était jeté comme une peau de banane dans un égout lorsque il était devenu inutile.
Bien sûr, l’éminence de Joe Biden au gouvernement, en tant que vice-président, lui a offert de plus grandes possibilités de fraude que cela. Il est entré dans la pagaille anarchique de l’Ukraine – conçue par les agences américaines, soit dit en passant – en tant que « bras droit » d’Obama, il en est ressorti avec au moins plusieurs millions de dollars de revenus garantis pour son malheureux fils Hunter, et il est évident que des millions d’autres se sont également retrouvés dans les poches de Joe, via l’argent d’oligarques ukrainiens blanchi par les banques d’Estonie et de Chypre – qui irait regarder là ? (Rudy Giuliani, en fait.)
C’est le genre de président dont l’Amérique hériterait si elle élisait Joe Biden. Le parti Démocrate n’a pas pu élire une femme forte et incroyablement corrompue en 2016, et depuis lors, ils ne croient plus qu’en leur propre échec. Aujourd’hui, ils s’apprêtent à organiser des élections nationales, si elles peuvent avoir lieu, nous ne le savons pas encore, avec un candidat qui ressemble à – et agit comme – une figure de cire de président dans l’une de ces sinistres chambres feutrées de Disneyland. Mais comprenez bien que c’est exactement ce que les Démocrates ont souhaité au cours de ces années, en nous entraînant dans des temps difficiles pour l’Amérique : la faiblesse et leur propre mort, par suicide. N’allons pas là-bas avec eux.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
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