dimanche 19 avril 2020

L’argent ne vaut plus rien … rattrapons-nous sur la quantité !

Article original de James Howard Kunstler, publié le 6 avril 2020 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr




Vous le savez, il n’y aura pas de réanimation significative pour le soi-disant si chéri  « plus grand boom de l’histoire » qui maintenant agonise. Les pyramides à la Ponzi ne « renaissent » pas, elles s’effondrent pour la simple raison que les pièces qui les soutiennent n’étaient pas vraiment là. Telles sont les conséquences imprévues d’une culture tellement sursaturée par les médias que nous avons été facilement trompés par les apparences.



Les émotions entraînées par ce désastre implacable se sont à peine exprimées dans l’arène sociale. Le public est encore trop choqué par la perspective de tout perdre – emplois, revenus, statut, biens, avenir – pour envisager ce que les psys appellent un « passage à l’acte ». Quoi qu’il en soit, la moitié du pays essaie encore de réaliser que M. Trump a été élu il y a trois ans.

Mais, pour l’instant, un débat intéressant fait rage au niveau international pour savoir si le virus Covid-19 était une sorte d’événement artificiel destiné à provoquer divers résultats politiques. L’une des hypothèses déclare que le Parti Démocrate, ses serviteurs des médias et un leadership chinois opportun ont utilisé le virus pour faire exploser l’économie américaine et finalement, après plusieurs tentatives ratées, se débarrasser de l’urticant Trump. C’est une histoire bien ficelée, mais je n’y crois pas, pour la simple raison que toute l’économie mondiale a explosé, y compris celle de la Chine, alors vous pouvez classer ce mème dans le dossier « Vil Coyote ».

Un coup de polish pour faire reluire cette histoire est l’idée que le directeur du NIAID, Anthony Fauci, et d’autres experts médicaux sont des conspirateurs diaboliques déterminés à détruire le moral des Américains en exagérant la menace de la Covid-19. On y trouve notamment la saillie selon laquelle le nouveau virus corona n’est « qu’une autre grippe saisonnière », et qu’il était donc inutile d’ordonner aux gens de ne pas travailler et de ne pas faire d’affaires. Là encore, il faut se demander pourquoi des experts médicaux et d’autres personnes, vraisemblablement intelligentes, dans tant d’autres pays feraient exactement la même chose. Ils ne peuvent pas tous être des orques.

Et puis il y a aussi l’histoire qui soutient que Bill Gates en a tellement fait sur le changement climatique qu’il utilise les ressources immenses de sa fondation pour réduire la population mondiale en semant un maximum de désordre sur la scène avec l’hystérie des Covid-19. Dans ce film, Gates ressemble à un scélérat, adversaire de James Bond, tapi au fond de sa méga-forteresse de Seattle, caressant un chat persan alors que des millions de personnes périssent. On dirait un autre cas d’Américains confondant le cinéma avec la vie réelle.

Une autre histoire est celle d’une bande de « globalistes » qui utilise le désordre engendré par le virus pour imposer un gouvernement mondial centralisé dirigé par des financiers internationaux. Tout d’abord, cela rappelle la théorie de la conspiration qui veut que les banquiers affiliés au Bilderberg – évidemment des Juifs – complotent pour s’emparer du monde. Pourtant, ces « marionnettistes », soi-disant hyper-intelligents, prouvent qu’ils ne peuvent même pas diriger leurs banques, ni maîtriser leurs propres opérations financières, qui s’effondrent maintenant autour d’eux, avec celles des autres. Troisièmement, s’il y a une tendance dans ce scénario d’effondrement, c’est bien vers la dévolution du pouvoir à la base, loin des structures et des institutions centralisées du pouvoir qui sont en train de s’effondrer. Au fur et à mesure qu’elles s’effondrent, la foi des peuples qui leur sont soumis s’effrite, et le stock de confiance se rétrécit, de sorte que les gens ne sont plus disposés à dépendre d’autorités lointaines pour quoi que ce soit.

Ce marasme des autorités centralisées est exactement ce qui se passe ici aux États-Unis. Trump a certainement assez de problèmes pour tenter de gérer cette crise, dont le moindre n’est pas sa malheureuse habitude des discours improvisés et confus qui ressemblent souvent à du pur charabia. Certains observateurs aiment appeler cela « discours franc », mais selon mon expérience, même les gens ordinaires d’Amérique, les plombiers, les camionneurs et les serveuses, s’expriment de manière plus cohérente. Ce n’est pas très rassurant. Croyez-moi, je ne veux pas voir le président échouer, mais je lui conseillerais de s’en tenir au téléprompteur.

Bien sûr, il y a aussi Joe Biden, l’invraisemblable candidat-présomptif de l’opposition. De qui se moque-t-on avec cette arnaque d’un roi revêtu d’habits neufs ? Il est maintenant évident, pour quiconque a plus de douze ans dans ce pays, qu’il manque à Joe Biden quelques transistors sur l’ancienne carte mère – sans parler des empreintes, légères mais tenaces, d’escroquerie et de blanchiment d’argent qu’il a laissées lors de ses aventures à l’étranger en tant que vice-président. Sa façon de parler, bien que différente de celle de Trump, est encore plus pathétiquement incohérente. Le fait que les Démocrates prétendent qu’il est un candidat viable est le dernier wagon d’un long train de mensonges éhontés qu’ils ont si sérieusement répétés depuis 2016, les rendant totalement indignes de confiance pour gérer les affaires de la nation.

Nous ne savons pas si quelqu’un, ou une faction, sera en mesure de gérer les affaires du pays dans les mois à venir. La cohorte la moins crédible ces jours-ci est celle des personnes qui président aux finances. On se demande souvent si les méga-sauvetages et les mesures de soutien vont provoquer de l’inflation ou de la déflation, toutes deux ruineuses à grande échelle. Il y a de nombreuses preuves que ce flot d’argent venu de nulle part ne fera rien pour arrêter l’aventure d’un système si pourri qu’il empeste au-delà des frontières de l’histoire. Wall Street a tellement bousillé le corniaud américain que la pauvre bête ne peut même plus demander grâce. L’équipe de la Réserve fédérale et ses banquiers alliés ont à peine quelques semaines avant qu’un public miséreux ne les poursuive avec l’équivalent moderne des fourches. Attendez les dernières nouvelles sur les réseaux câblés : Les Hamptons brûlent !

Too much magic : L'Amérique désenchantée 

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

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