vendredi 3 avril 2020

Les banques centrales, c’est du socialisme

Article original de Ron Paul, publié le 9 mars 2020 sur le site Ron Paul Institute
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

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La semaine dernière, la Réserve Fédérale a répondu à la panique de Wall Street provoquée par le coronavirus avec une baisse « d’urgence » des taux d’intérêts. Cette baisse d’urgence a échoué à ressusciter le marché boursier, ce qui conduit à prévoir que la Fed va de nouveau réduire les taux d’intérêts plus tard ce mois-ci.



De nouvelles réductions de taux feraient passer les taux d’intérêts à un niveau proche, voire inférieur à zéro. La baisse des taux d’intérêts pénalise les personnes qui épargnent, encourageant ainsi les consommateurs et les entreprises à dépenser chaque centime qu’ils gagnent. Cela pourrait donner un boost à l’économie à court-terme. Mais cela freine la croissance économique à long terme en épuisant l’épargne nécessaire aux investissements dans les entreprises et l’emploi. Le résultat de cette politique sera une pression accrue sur la Fed pour qu’elle maintienne indéfiniment les taux d’intérêts bas et sur le Congrès et le président pour qu’ils créent une nouvelle explosion des dépenses de « relance » par le gouvernement.

Le président de la Réserve fédérale de Boston, Eric Rosengren a suggéré que le Congrès autorise la Réserve Fédérale à ajouter des actifs de sociétés privées au bilan déjà important de la Fed. Permettre à la banque centrale d’acheter des actifs de sociétés privées, et donc d’assumer une participation partielle dans celles-ci, donnerait à la Réserve Fédérale une influence encore plus grande sur l’économie. Cela pourrait aussi permettre à la Fed d’avancer un programme politique, en favorisant par exemple les investissements dans les entreprises labellisées « énergie verte » par rapport aux autres entreprises, ou en refusant d’acheter les actifs des détaillants qui vendent des armes à feu ou des produits de tabac.

La proposition de Mr. Rosengren de permettre à la banque centrale d’« investir » dans des entreprises privées semble être quelque chose que l’on entendrait de la part de Démocrates socialistes comme le sénateur Bernie Sanders. Cela n’est pas surprenant puisque l’ensemble du système de la Réserve Fédérale est un exemple classique de socialisme.

L’essence de l’économie socialiste est l’allocation de ressources par le gouvernement, soit en prenant le contrôle direct des « moyens de production », soit en fixant les prix que les entreprises peuvent facturer. La manipulation des taux d’intérêts de la Réserve Fédérale est une tentative de fixer le prix de l’argent. Les tentatives de la Réserve Fédérale de fixer les taux d’intérêts faussent les signaux envoyés par les taux aux investisseurs et aux entreprises. Cela résulte en un boom créé par la Fed, qui est inévitablement suivi d’un effondrement créé par la Fed.

Les élites économiques en profitent quand la Réserve Fédérale injecte de l’argent frais dans l’économie, car elles ont accès à l’argent créé avant que les prix n’augmentent de façon généralisée. Des taux d’intérêts artificiellement bas facilitent également la croissance de l’État providence/guerrier.
Les politiques inflationnistes de la Réserve Fédérale nuisent à l’Américain moyen en érodant le pouvoir d’achat du dollar. Cela oblige les consommateurs à recourir aux cartes de crédit et à d’autres formes d’endettement pour maintenir leur niveau de vie. De nombreux Américains ne peuvent pas s’offrir leurs propres maisons parce qu’ils sont accablés par leur dette de prêt étudiant, qui peut même dépasser leurs revenus.

Depuis les sauvetages de 2008, on comprend de plus en plus que le système actuel est truqué en faveur des élites et contre l’Américain moyen. Malheureusement, la confusion populaire entre notre système de néolibéralisme keynésien et une économie de marché libre, combinée à une mentalité de type « j’ai droit à » assez répandue, a conduit de nombreux Américains à soutenir un contrôle gouvernemental croissant de notre économie. La clé pour battre en brèche le soutien croissant au socialisme, tant à gauche qu’à droite, est d’aider davantage de personnes à comprendre que les gros gouvernements et les banques centrales sont la cause de leurs problèmes et que la solution réside dans des marchés libres dans tous les domaines – et en particulier dans celui de l’argent. Il est important que le mouvement de la liberté fasse pression sur le Congrès pour qu’il réduise les dépenses et freine, ou mieux encore, ferme la Fed.

Ron Paul

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