jeudi 14 septembre 2017

Un sacré bordel

Article original de James Howard Kunstler, publié le 1er Septembre 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
 
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Ce n’est que plus d’une semaine après que l’ouragan Katrina a frappé la Nouvelle-Orléans en 2005 que l’ampleur du dégât a été reconnue et il en ira de même avec le sacré bordel dans lequel Houston se trouve. En gros, il est inconcevable que l’activité commerciale qui a fait de Houston la quatrième plus grande ville du pays et, selon Chris Martenson, l’équivalent de la 10e économie mondiale, puisse redevenir ce qu’elle était avant le 26 août 2017.


L’activité principale était le raffinage et la distribution de produits pétroliers, et aucune activité n’est plus au centre de l’économie américaine. Aussi, le public et nos dirigeants actuels décérébrés sur tout le spectre politique, plus les médias de presse traditionnels perdus dans un carnaval au sujet des races et des événements de genre, sont sur le point de découvrir le lien dynamique entre énergie et économie industrielle.

Le pivot dans cette relation est le fonctionnement bancaire, ce qui permet de convertir la puissance brute du pétrole en tout ce qui se passe dans une économie dite avancée. L’hypothèse populaire est que les secours fédéraux en cas de catastrophe peuvent compenser toutes les pertes. Cette hypothèse risque de disparaître avec l’eau du bain suite à l’inondation de Houston de 2017. Et aucune aide fédérale ne pourra compenser les heures, les jours et les semaines qui vont être marqués par cette catastrophe et les entreprises auront du mal à revenir à quelque chose approchant leur ancien niveau de fonctionnement normal.

Beaucoup d’entreprises ne se rétabliront jamais, en particulier les plus petites qui soutiennent les grandes – magasins de petits outillages, celles qui concernent la construction, les questions de transport routier et d’expédition, les foreurs et les installateurs, les cimentiers, etc. Toute cette activité existait dans des chaînes de production et de service hautement rationalisées en juste à temps et rien ne sera plus à l’heure à Houston pour un long moment à venir. Les discussions sur la couverture d’assurance n’ont même pas commencé, et il y a ensuite la question de savoir comment les entreprises de cette zone d’inondation perpétuelle renouvelleront leurs assurances. Ou comment pourraient-elles déménager sur un terrain plus élevé ? Et qui va payer pour cela ? Et où est-il ce terrain plus élevé dans cette vaste plaine marécageuse ?

Le public a été conditionné par de fréquentes catastrophes naturelles à penser que personne ne doit prendre ses pertes, de sorte que, en fait, les pertes n’existent pas, tout comme la banque centrale du pays a créé la conviction que le risque n’existe plus dans la gestion du capital. Nous avons certainement eu une belle démonstration de cela avec le Dow Jones en train de s’approcher des 22 000 points sur le marché des contrats à terme aujourd’hui. Les efforts de la Réserve fédérale pour soutenir les marchés boursiers devront passer par un effort maximum maintenant pour compenser le trou dans l’activité économique que Houston représente.

Pendant ce temps, le Congrès est en train de tergiverser sur deux urgences financières conjointes simultanées : autoriser une aide d’urgence à Houston et résoudre le problème du plafond de la dette. Les lignes de failles sont déjà visibles avec le souvenir de la délégation texane au Congrès du Texas qui avait voté contre l’aide pour couvrir l’ouragan Sandy à New York et dans le New Jersey en 2012. Le sénateur du Texas, Ted Cruz, a remis à plat ses idées politiques du jour au lendemain pour quémander l’aide fédérale pour les catastrophes naturelles, ce qu’il vomissait avant le 26 août.

Je suppose que ces politiciens ont des sympathies humaines normales – oui, vraiment – mais que ces émotions n’empêcheront pas leur programme d’auto-destruction mutuelle. Même s’ils parviennent à rassembler une sorte de trousse d’aide d’urgence pour Houston, le processus coïncidera avec le manque de financement du Trésor au sujet de cet argent supposé « réel », c’est-à-dire de l’argent qui peut être comptabilisé sans faire de chèques sans provision. Une autre supposition du jour est probablement l’idée que la comptabilité ne compte plus, que la faillite ne signifie plus rien. Peu de temps après, ces failles logiques se manifesteront par une baisse accélérée du dollar américain.

Quelque part dans ce sacré bordel se trouve un personnage nommé Président Trump. Il a organisé la cérémonie habituelle de visites de catastrophes la semaine dernière, mais je prédis que les séquelles de l’ouragan Harvey qui commence à se faire jour, le mettront dans des eaux chaudes [qui alimentent la puissance des ouragans, NdT]  plus profondes et plus puantes que celles qui ont éclaboussé George W. Bush avec Katrina.

Pendant ce temps, quel est ce monstre qui s’appelle Irma qui rôde là-bas dans l’Atlantique ?

James Howard Kunstler

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