lundi 12 février 2018

Analyse post-mortem sur le cadavre de la « justice sociale »

Article original de Brandon Smith, publié le 31 janvier 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr



Je commente la propagande autour de la justice sociale depuis un certain temps. Bien avant que ce soit à la mode, et bien avant qu’il y ait un mouvement organisé de soutien pour défendre les commentateurs qui osaient remettre en question les diktats insensés du culte du politiquement correct. Dans mon article « Les motivations tordues derrière le politiquement correct » publié au début de 2014, j’ai décrit les fondements philosophiques fondamentaux de ce politiquement correct et ce vers quoi tendent ces croyances. À l’époque, l’avenir des champions de la liberté individuelle et de la raison apparaissait plutôt sombre. Aujourd’hui, je suis heureux de dire que le retour de bâton contre le « féminisme de la troisième vague » et le marxisme culturel s’est renforcé au-delà de tout ce que j’aurais pu rêver.



Je ne veux pas diminuer ou sous-estimer la menace que les adeptes du culte de la justice sociale continuent à faire peser sur la liberté personnelle, mais je pense qu’il est raisonnable de dire que le politiquement correct est un mouvement mort.

Les statistiques récentes sans biais sont difficiles à trouver. Cela dit, les derniers chiffres disponibles montrent que les gens qui sont d’accord avec « l’égalité de genre » sont nombreux, mais ceux qui s’identifient comme « féministes » le sont beaucoup moins. Aux États-Unis, cela représente un quart ou un cinquième des gens qui s’identifient comme féministes selon les sondages que vous regardez. Au Royaume-Uni, ils ne représentent que 7% de la population.

Selon le CDC, les taux d’avortement de 2008 à 2014 sont tombés à des niveaux historiquement bas après Roe v Wade. L’avortement étant une plate-forme fondamentale et un levier pour les guerriers de la justice sociale (SJW), je considère que c’est un bon signe que même dans une période d’instabilité économique sévère, les gens renoncent à l’avortement comme option acceptable.

En guise d’observation générale, la justice sociale n’a pas été un moteur fiable de réussite politique, compte tenu de l’échec la campagne abjecte de Clinton en 2016, étroitement liée aux idéologies des SJW tout au long du cycle électoral.

Et finalement, cette « justice sociale » ne s’est pas bien vendue sur le marché. C’est particulièrement évident dans le monde du divertissement, où les films créés par des producteurs ayant des programmes ouverts de « justice sociale » échouent continuellement à produire des succès au box-office.

Par exemple, la nouvelle version de Ghostbusters, produite et dirigée par des féministes, s’est soldée par un résultat lamentable comparé à de nombreux autres films à succès avec les mêmes coûts de production, terminant sa course avec une perte estimée à 70 millions de dollars.

Les films d’action féministes perpétuant le fantasme de la parité physique entre les sexes, comme le film Atomic Blonde, bien que recevant des critiques favorables des médias traditionnels (comme tous les films de « justice sociale »)  ont fait des apparitions embarrassantes dans les salles.

Et enfin, peut-être le plus grand signe d’un changement radical de la justice sociale dans la culture pop, même les grandes marques comme Star Wars souffrent quand la propagande de la justice sociale est injectée dans la franchise. Le dernier opus, The Last Jedi, avec ses messages de « justice sociale » évidents et partisans, a fait l’une des ces pires secondes semaines de projections parmi tous les films de la série (corrigés de l’inflation) et n’a généré qu’un peu plus de la moitié des revenus du film Le réveil de la force. Et je ne parle pas des très mauvaises critiques du public et du bide complet du film sur le marché chinois, qui devait contribuer à l’augmentation des revenus, qui étaient attendus en forte hausse.

Alors, qu’est-ce qui stimule cette course sociétale vers la sortie quand il s’agit des idéaux du marxisme culturel ? Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les Américains, en particulier, ne peuvent supporter ces personnes. En voici quelques-uns…

Déconstructionnisme délibéré des mythologies profondes

L’un des principes fondamentaux du marxisme culturel est la destruction des mythologies et des symboles vitaux d’une société. En d’autres termes, les archétypes très psychologiques qui composent l’inconscient collectif sont ciblés.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les SJW sont si obsédés par l’industrie du divertissement. Une grande partie de l’art et des histoires qui nous inspirent dans nos temps modernes sont mis en scène au cinéma et à la télévision. La politique identitaire a été la principale cible de Hollywood au cours de la dernière décennie, si bien qu’il ne s’en cachait même plus. En fait, malgré la réalité selon laquelle l’idéologie SJW s’est avérée être perdante financièrement, les sociétés de production CONTINUENT de mettre en avant ces idées, choisissant des messages politiques plutôt que des profits. Les paraboles sont souvent plus puissantes que les événements réels et constituent un outil tentant pour le contrôle de l’esprit des masses.

Le déconstructivisme de la « justice sociale » est souvent confondu avec une « bavure commerciale » involontaire, mais la vérité est que ces entreprises sont absolument conscientes de ce qu’elles font. Les marxistes culturels veulent démanteler les normes sociales et biologiques, les principes moraux et les héros bien-aimés parce qu’ils espèrent créer un chaos interne au sein de la nation. Une fois que cela se produira, ils désirent ensuite instiller leur propre idéologie sur la population confuse et craintive.

Auto-complaisance sans limite

La justice sociale est également ancrée dans la notion que l’auto-complaisance et la gourmandise à tous les niveaux devraient être célébrées comme saines et « progressistes ». La sexualité est une affaire purement récréative sans conséquence ni responsabilité physique et psychologique. Non seulement cela, mais elle devrait être poursuivie sous autant de formes que possible, et si une personne voit quelque chose de mal avec cela ou a une tendance naturelle à éviter ces comportements, alors elle est « homophobe » ; « transphobe » ; raciste ; fasciste, etc.
L’obésité est défendue comme « belle » et « saine » par le « mouvement de positivité du corps » même s’il a été prouvé dans toutes les études notables que l’obésité entraîne des problèmes de santé chroniques comme le diabète ; les maladies cardiaques ; les malformations congénitales ; le cancer et la dépression clinique.

Et, peut-être la pire complaisance de toutes : l’indulgence psychologique de l’isolement intellectuel est encouragée. Les « espaces sûrs » sont renforcés comme un moyen de protéger le culte de la justice sociale contre les idées et les personnes qui les défient. L’ignorance volontaire est applaudie en tant que force idéologique et en tant qu’acte de loyauté envers le collectif. Tous les opposants intellectuels sont traités comme des criminels monstrueux plutôt que comme des adversaires simplement informés avec un point de vue différent.

La tentative d’effacement de la masculinité

Dans mon article « La virilité fera son retour en 2018 » j’ai expliqué pourquoi la masculinité en particulier a été si souvent ciblée par les SJW. En effet, la masculinité représente un élément d’imprévisibilité pour une société qui est importante pour la liberté individuelle mais dangereuse pour l’establishment. La féminité tend à se prêter davantage au collectivisme et, par extension, au désir de s’appuyer sur une force extérieure comme le gouvernement en tant que fournisseur et pour la sécurité lorsqu’une présence masculine n’est pas disponible.

Lorsque la masculinité est réprimée dans une société et que le matriarcat est enraciné, de tels systèmes sont historiquement voués à l’échec et à l’effondrement. La production supérieure, l’inventivité, l’organisation et la sécurité sont les bases des fondations masculines au sein d’une culture. La guerre contre les hommes est un autre produit du déconstructivisme des marxistes culturels.

Par extension, l’affirmation que la masculinité est un mal chez les hommes est souvent suivie par l’affirmation que les démonstrations de masculinités par les femmes renforcent leur pouvoir et que c’est  bien. De cette façon, la vraie féminité est également attaquée, car les femmes qui aiment et qui gravitent naturellement vers des rôles biologiquement féminins sont admonestées par les féministes comme étant des « esclaves du patriarcat » ou des « pondeuses » qui freinent le mouvement de justice sociale.

La vie est une question de validation des émotions

La validation sans mérite et l’empathie exigée sans discrimination sont des bombes à retardement dans n’importe quelle culture. La justice sociale se nourrit de ces idéaux inquiétants.

Il est important de souligner que ces mentalités sont souvent une extension du narcissisme. Les narcissiques représentent environ 10% de la population, à n’importe quel moment donné de l’histoire, ce qui est intéressant car les sociopathes et les psychopathes latents (ainsi que leurs homologues assumés) représentent environ 10% de la population. Les SJW sont susceptibles d’afficher à la fois des qualités narcissiques et de sociopathes, désirant une validation émotionnelle constante de toutes les personnes autour d’eux tout en maintenant des positions moralement relativistes sur la plupart des questions.

Cela ne signifie pas que les SJW ne semblent pas empathiques. C’est plutôt l’inverse. La plupart des narcissiques et des sociopathes sont très habiles à cacher leurs défauts de caractère aberrants derrière des causes, des platitudes et l’affichage de la vertu. Ils doivent croire que les choses qu’ils font et les idéaux qu’ils cherchent à faire respecter sont enracinés dans un sol moral, même si les conséquences de ces idéaux sont généralement destructrices. Lorsqu’ils sont confrontés à la réalité, qu’ils sont les méchants plutôt que les héros qu’ils s’imaginent être, ils peuvent devenir erratiques et violents.

Les SJW ont effectivement transformé la sociopathie et le narcissisme en un mouvement de droits civiques.

Politique d’identité

Les SJW considèrent l’identité de groupe comme le facteur déterminant de la valeur personnelle d’une personne, ainsi que la valeur inhérente à leurs idées et à leurs revendications. Pour être juste, les SJW ne sont pas le seul groupe coupable de cette idiotie. La soi-disant « Alt-Right » qui est en fait un petit contingent prétendant être « conservateur » est prise d’assaut par des gens qui pensent que la couleur de la peau, en quelque sorte, reflète immédiatement l’état d’esprit. Alors que les SJW voient tous les Blancs comme intrinsèquement dangereux, l’« Alt-Right » voit tous les non-Blancs comme intrinsèquement dangereux. Ceci, bien sûr, ignore tous les facteurs culturels et les facteurs individuels au nom de la politique paresseuse et des non-solutions absurdes. Ces groupes sont essentiellement les deux faces d’une même pièce.

Cela dit, il est vrai que les SJW sont, jusqu’à présent, les plus agressifs et les plus vicieux des deux groupes.

Les SJW adorent les politiques identitaires parce qu’ils considèrent la victimisation comme une monnaie d’échange. Le statut d’un groupe de victimes peut être utilisé dans un système socialiste/collectiviste pour acheter des droits auprès de l’État, qui est la seule figure de Dieu que ces personnes connaissent ou aiment. Plus vous êtes opprimé sur la liste des groupes de victimes, plus vous pouvez obtenir des choses du gouvernement, aussi longtemps que ce gouvernement est également de nature collectiviste.

Cela aide à expliquer l’explosion soudaine de la mode transgenre au cours des dernières années. Les Blancs en particulier sont extrêmement désavantagés dans l’échelle politique de l’oppression, SAUF s’ils s’identifient comme transgenres. Cela leur permet d’accéder rapidement au statut de victime et aux droits sociaux, surpassant rapidement les autres groupes ethniques.

Coupable jusqu’à la preuve de votre innocence ou le procès public

Chaque fois que je vois des SJW en action, je me rappelle toujours du « Procès » de Franz Kafka, dans lequel un homme est poursuivi pour un crime qui ne lui est jamais expliqué et condamné sans comprendre comment ou pourquoi. Au début de son procès, il prononce un discours entraînant qui fait appel à la logique et à la raison, mais les hordes et la cour se moquent de lui comme si ce qu’il demandait était ridicule.

Ceci est la norme de la justice sociale, attaquer tous les opposants comme intrinsèquement criminels et les qualifier de racistes, misogynes, homophobes ou privilégiés dès la naissance en raison de la couleur de leur peau ou de leur sexe. Cet argument s’étend même à un « biais implicite » qui, selon eux, rend tous les Blancs spécifiquement racistes et favorisés sans même qu’ils en soient conscients. Ils accusent aussi tous les hommes d’être sexistes et violents par essence.

Cela permet aux SJW de faire des inculpations sans preuve, car comment quelqu’un peut-il jamais prouver ou mesurer un « biais implicite » et montrer qu’il n’en souffre PAS ? Amener une contre-preuve (une impossibilité virtuelle) devient la tâche que l’accusé doit accomplir pour se purifier devant le tribunal de la justice sociale. Il est plus simple pour beaucoup de s’excuser de tout ce qui leur est reproché et de se sublimer dans l’espoir de la rédemption.

Ce que beaucoup de SJW ne semblent pas réaliser, c’est qu’en utilisant des idées larges et abstraites comme le « discours de haine » pour attaquer et criminaliser leurs adversaires comme coupables jusqu’à la preuve du contraire, ils ouvrent aussi la porte aux gouvernements pour qu’ils fassent de même utilisant des justifications similaires.

Un exemple récent et terrifiant est la mise en œuvre par le gouvernement espagnol de « lois contre le discours de haine » contre huit enseignants qui sont les partisans du mouvement séparatiste catalan ! Qu’est-ce que les questions catalanes ont à voir avec le discours de haine ? Cela n’a pas d’importance. Comme les critiques de la justice sociale nous ont mis en garde depuis des années, littéralement tout peut être qualifié de « discours de haine » sans procédure régulière, et un jour cela pourrait même revenir mordre les fesses des marxistes culturels.

Une citation qui vient à l’esprit a été popularisé par Michael Savage, mais elle a d’abord été exprimée, pour autant que je sache, dans « L’Ecclésiaste 9.10 » :
« Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec la force que tu as ; car il n’y a ni activité, ni réflexion, ni connaissance, ni sagesse dans le séjour des morts, là où tu vas. »
En d’autres termes, l’enfer est un endroit en dehors de la raison, et les SJW cherchent à construire l’enfer sur Terre.

Les guerriers de la justice sociale ne sont-ils pas des étrangers venant d’une autre planète ?

Cela aiderait beaucoup à expliquer, et j’aimerais que ce soit aussi facile. Les SJW agissent comme s’ils ne pouvaient pas sonder l’humanité et qu’ils méprisaient les diktats de la nature humaine. Ils affichent des éléments de relativisme moral et manquent de pensée critique. Ils semblent opérer sur un ensemble complètement différent de règles intellectuelles et émotionnelles. Ce qui a soutenu la société humaine pendant des milliers d’années et des centaines de générations n’a aucune valeur pour eux. Ils semblent presque étudier comment disséquer l’humanité plutôt que de participer à l’humanité.

Malheureusement, ces personnes sont en effet entièrement humaines, ce qui est pour le moins déprimant. Ils sont ce que Carl Jung décrit dans son livre « The Undiscovered Self » comme une expression de « l’ombre collective ». Ce sont les 10% (et parfois plus) d’une nation qui embrassent les tendances de sociopathes et s’organisent dans les pires conditions économiques et culturelles.
Heureusement, cette « invasion » est en train d’être étouffée aux États-Unis, du moins au cours des deux dernières années. Avant longtemps, le terme SJW pourrait être un lointain souvenir d’une époque que l’histoire considérera comme une hallucination brutale, en proie à une maladie mentale contaminante qui a presque consumé le monde.

Brandon Smith

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