Article original de James Howard Kunstler, publié le 19 février 2018 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Vous rappelez-vous de cette affiche de 1996 ? C’est drôle, c’était les médias traditionnels américains qui se vantaient, après coup, de notre propre ingérence dans l’élection d’une autre nation.
WASHINGTON – Une équipe de stratèges politiques américains qui ont aidé le gouverneur de Californie, Pete Wilson, dans sa tentative avortée à l’élection présidentielle en début d’année, ont déclaré cette semaine avoir servi d’arme de campagne secrète au président russe Boris N. Eltsine.
The Los Angeles Times, 9 juillet 1996
La beauté de l’accusation de Robert Mueller contre treize trolls russes sur Facebook est qu’ils ne seront jamais jugés, donc M. Mueller n’aura jamais à prouver ce qu’il avance. Dans cette nouvelle configuration judiciaire rendue populaire par le mouvement #Me Too, les accusations suffisent à condamner la cible d’une enquête. Un peu comme si on revenait au Moyen Âge, mais c’est comme ça que ça se passe maintenant sur la Terre des Libertés.
Les lecteurs savent, bien sûr, que je ne suis pas un partisan de Trump, que je le considère comme un embarras national, mais je suis beaucoup plus troublé par l’hystérie aveugle encouragée par la bureaucratie permanente de Washington, en collusion avec une demi-douzaine de grands journaux et des réseaux d’information, qui ont mené une campagne de psy-ops pour pousser le pays à adopter une mentalité de guerre.
Le New York Times a publié samedi un article en première page, le lendemain de l’annonce des inculpations. Le titre disait : Le silence ostentatoire de Trump laisse la lutte contre la Russie sans chef. Dean Baquet et son comité de rédaction cherchent apparemment un Napoléon américain qui montera un cheval blanc et emmènera nos légions à Moscou pour donner une leçon à ces coquins – ou quelque chose comme ça.
Je ne suis sûrement pas le seul à remarquer comment cette hystérie est conçue pour détourner l’attention du public de l’inconduite documentée du FBI, de la CIA, de la NSA, des fonctionnaires du Département d’État et des leaders de la #Résistance nationale eux-mêmes : le comité du Parti démocrate, sa candidate lors des élections de 2016, Hillary R. Clinton, et le cercle restreint de la Maison Blanche autour de Barack Obama. On pourrait penser qu’au moins une partie de ce méfait aurait attiré l’attention de Robert Mueller, étant donné que la trace écrite de la preuve est aussi vaste et encombrée que le périphérique de Washington DC en personne. Cela ressemble en fait au plus grand acte de forfaiture bureaucratique de l’histoire américaine.
Bien sûr, le sous-procureur général Rod Rosenstein a rapidement qualifié les actes d’accusation annoncés en affirmant que la « trollage » russe sur Facebook n’avait eu aucun effet sur les élections de 2016, et que la campagne de Donald Trump n’y était pas impliquée. Peut-être que les inculpations étaient juste une mise en bouche pour quelque chose de plus puissant à sortir du bureau de Mueller. Mais si ça ne l’est pas, et si c’est tout ce qu’il a à montrer après un an et demi de la plus scrupuleuse plongée dans cette « narrative » ?
Pendant ce temps, les dommages causés par l’ancienne classe pensante de l’Amérique laissent cette classe politique comme l’Épouvantail dans Le Magicien d’Oz : sans cerveau. Je doute qu’ils soient satisfaits de l’inculpation par Mueller des treize trolls russes. Au contraire, cela peut les inciter à des hystéries encore plus violentes et à de plus grands actes d’anarchie. La seule chose qui arrêtera cette absurdité est un grand coup de froid sur le système financier – que les médias d’information et la plupart du public ignorent à leurs risques et périls. Il vient vers nous, fort et clair, et ce coup de massue sur le crâne national va bien se faire sentir quand il frappera.
James Howard Kunstler
Liens
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